Personne ne connaissait la contribution exacte de l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans le coût global des maladies chroniques. Cette première estimation de l’Health and Environment Alliance (HEAL) avec ce rapport « Health costs in the EU – How much is related to EDCs?” dénonce l’impact monstrueux de ces substances, présentes dans de nombreux produits du quotidien comme les détergents, matières plastiques, cosmétiques ou médicaments, textiles, peintures et conditionnements alimentaires. Ainsi, 31 milliards d’euros c’est l’enveloppe des dépenses de santé dans l’Union européenne, liées aux expositions à ces substances chimiques d synthèse.
Certes, seule une partie des coûts liés aux troubles hormono-dépendants peut être attribuée aux perturbateurs endocriniens. D’autres facteurs génétiques et environnementaux, liés au mode de vie interviennent aussi, cependant la charge environnementale des maladies liée aux produits chimiques pèse lourd et reste sous-estimée en raison du manque de données.
Avec une contribution aux troubles hormonodépendants de 5% seulement affectée aux perturbateurs endocriniens, le coût équivalent estimé s’élève à 31 milliards d’euros par an pour l’UE.
Une part de l’augmentation des taux de pathologies hormono-dépendantes en Europe est également liée à l’augmentation de l’exposition aux substances chimiques.
Et en France ? Le coût des pathologies hormono-dépendantes, indépendamment des facteurs de risque associés s’élèverait 82 milliards par an. En affectant seulement 5% de ce total aux perturbateurs endocriniens, le coût de l’exposition atteint près de 4 milliards par an.
Bien évidemment, les effets de long terme ne sont pas tous visibles tout de suite, et certaines pathologies n’étant pas encore identifiées, les coûts annoncés ici sont probablement très sous-estimés. Les auteurs estiment globalement à 636 milliards d’euros par an, le coût total des pathologies hormonaux-dépendantes en Europe. Si l’Europe a déjà fait évoluer sa réglementation pour réduire les expositions (REACH), si un calendrier permettant d’identifier puis de remplacer les perturbateurs par des alternatives plus sûres est à l’ordre du jour, une nouvelle stratégie de lutte contre les perturbateurs endocriniens se fait attendre. Les données scientifiques s’accumulent, le temps passe, « les populations payent l’addition ».
Source: The Health and Environment Alliance (HEAL) Health costs in the EU – How much is related to EDCs?