Ces deux livres d'artiste de Boltanski sont construits de la même manière: une photographie en noir et blanc est accompagnée d'un texte qui vient la remplir, la conceptualiser. Pourtant, les relations entre le texte et l'image sont diamétralement opposées.
Tout ce que je sais d'une femme qui est morte et que je n'ai pas connue (1970) rassemble des photographies anonymes données à Boltanski par Luis Caballero. Boltanski les décrit minutieusement. L'impression de neutralité qui émane du texte est proche du formalisme du Nouveau Roman.
Dans L'Appartement de la rue de Vaugirard (1973), les photographies sont tirées d'un film qui a été tourné dans cet appartement. Le texte décrit la vie magnifique qui a eu lieu un jour dans ces pièces presque vides. Au contact du texte, l'image se remplit de spectres et de mélancolie.