La Cour des comptes rend un rapport faisant l’apologie de l’austérité

Publié le 21 juin 2014 par Blanchemanche
pierrelebec 20/06/2014

Didier Migaud (ancien membre du Parti socialisteAncien président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale), magistrat à la Cour des comptes est un homme politique. La Cour des comptes en France, ces dernières années est devenu une pierre angulaire de l’édifice austérité que les marchés, la troïka et l’ensemble du monde patronal afin de continuer la casse de l’état social et du droit du travail. Cet organe administratif se déclare indépendante de la politique, pourtant, c’est l’organe qui marche le plus dans les pas des politiciens les plus réactionnaires.L’Article 47-2 de la Constitution permet de rendre tout à fait légal la manière dont la Cour des comptes se comporte. La Cour des compte est à la France ce que la commission européenne est à l’Union Européenne. Les magistrats ne sont pas élus laissant libre champ à cette organisation bureaucratique et technocratique dans la manière de rendre des rapports.Ainsi, sur le plan du fameux déficit, la Cour des comptes pense que « le déficit des administrations publiques pourrait donc être proche de 4,0 % du PIB en 2014, voire légèrement supérieur si la prévision de croissance du Gouvernement ne se réalise pas. Enfin, même si les objectifs de déficit du programme de stabilité sont atteints, la dette publique dépassera 2 000 Md€ à la fin de 2014 ».Rappelons tout de même que le déficit a été créé et voulu au début des années 2000 par le RPR en baissant de près de 100 Mds l’apport par les impôts et la suppression d’un certain nombre de tranches d’impôts. Ces mesures censées créées de l’emploi et du pouvoir d’achat n’ont pas permis de durer dans le temps, elles étaient voués à l’échec. Des mesures inutiles, néolibérales toujours autant inefficaces. Ces mesures étaient soutenues d’ailleurs par le CNPF (ancêtre du MEDEF).On peut se rendre compte par les nombreuses propositions comme « les réformes susceptibles d’infléchir durablement les dépenses relatives à la masse salariale publique, aux dépenses des collectivités locales et à l’assurance-maladie ».Alors que les services publics se dégradent de plus en plus du fait de l’application du dogme, la Cour des comptes préfère appliquer une dégradation toujours plus rapide, toujours forte. Ensuite sur l’assurance-chômage, il n’est pas cité que la principale source de son déficit et pour cause la responsabilité directe du patronat à refuser d’embaucher en Contrat à Durée Indéterminée entraine des abus sur le Contrat à Durée Déterminé, il représente 87 %. Ce sont ces abus qui sont responsables directement du trou de l’assurance-chômage, c’est donc naturellement au patronat de payer le déficit de l’assurance-chômage et non aux travailleurs.De même, la Cour des comptes souhaite revenir sur l’ensemble des acquis par les travailleurs comme l’augmentation de la durée de travail.Au final, l’austérité gangrénise les pays et les empêche de sortir de l’impasse avec toujours plus de chômeurs, de dette publique, de baisse de salaire pour servir les mêmes intérêts. Mais pour le néolibéral, même quand le système politique ne fonctionne, il faut continuer. Ce n’est pas les contrats 0 heures en Angleterre ou 1 euro de l’heure en Allemagne qui vont changer la donne.Les enseignements de la crise de 1930 n’ont toujours pas été pris en compte, ne demander pas pourquoi, la crise continue, c’est parce que les gouvernements veulent qu’elle continue.