du 26 juin au 26 juillet 2014 – vernissage le 24 juin à 19h00
Fasciné par la banalité, l’uniformité, le « commun », le travail de Guillaume Beinat se construit autour de ses déplacements physiques dans de nombreuses métropoles. Si rendre compte d’une réalité sensible du monde est son intention, c’est dans la perception de l’espace et son rapport physique à celui-ci que « Degrés anonymes » se dessine. L’installation qui en ressort donne les bases d’un relevé radical sur l’uniformisation des espaces urbains et sa temporalité.
Pour des raisons liées à la concentration urbaine, mais aussi aux risques sismiques, la ville de Tokyo est pourvue d’un ensemble de réseaux, coursives, escaliers, aménagés à l’extérieur. La série présentée est une observation photographique de nuit menée dans la métropole japonaise, entre autre. Elle pose un regard systématique sur l’espace urbain et plus précisément sur les espaces de transitions comme l’escalier ou le passage. Au cours de mes pérégrinations nocturnes s’est imposé à moi la sensation d’uniformité, dans son sens le plus universel.
Fasciné par ces articulations à la fois guide et témoin involontaire de mes déplacements, j’ai tenu à les mettre en perspective en recherchant l’espace et la structure de l’image aperçue. La rigueur du cadrage vient dans ce sens appuyer le caractère ordonné, univoque et austère de ces volumes aux proportions idéales, optimisés à l’extrême. Les espaces transitionnels générés par ces réseaux communicants composent un canevas qui m’amène alors à témoigner de la corrélation autant que de l’indifférenciation entre espaces urbains publics et privés. Ces issues, pour la plupart résidentielles, pouvant être définies par une double dialectique intégration/segmentation, semblent être dans le même temps le miroir de nos existences anonymes.
Centre Méridional de l’Architecture et de la Ville 5, rue Saint Pantaleon 31000 Toulouse – 0561233049 -ENTREE LIBRE du mardi au vendredi de 13h à 19h