Le santé personnelle est menacée : baisse de la qualité des soins et augmentation des notes médicales.
Le budget santé explose. Déjà plus de 20 millions de Français sont poussé à ne plus se soigner...Anne Michel, journaliste révèle les résultats de l'enquête que l'a menée, et dis pourquoi les 24 mois à venir risquent d'être les plus douloureux de votre vie – par exemple :
? Pourquoi les tarifs de soins médicaux risquent d'augmenter de +20% minimum ;
? Pourquoi l'accès aux soins pourrait dépendre bientôt de vos moyens financiers ;
? Pourquoi la qualité de vos soins pourrait bientôt être pire que celle des Tchèques ;
? Pourquoi vous réfléchirez désormais à deux fois avant de soigner un mal de crâne.
Les dépenses de la Sécurité sociale vont augmenter dans les années à venir :
Le vieillissement de la population va augmenter la demande en soins de santé, en prestations sociales et en pensions de retraite.Du côté des recettes de la Sécu, on ne peut pas espérer d'équilibre :
Les progrès médicaux permettent de prolonger la vie, mais ils vont coûter plus cher et augmenter les coûts de prise en charge thérapeutiques.
La croissance des recettes suppose celle des cotisations sociales et de la CSG, elle-même liée à la croissance du PIB -- qui relève de simples promesses...Au final : aucun changement de fond depuis 24 ans. On a simplement fait le choix de transférer les soins courants vers les assurances complémentaires.
Les déremboursements qui s'accumulent depuis des mois permettent de limiter les frais de la Sécu – on parle même de dérembourser le paracétamol – mais ce sont des dépenses qui vous incombent désormais.
1 Français sur 3 ne se soigne plus
Vous trouveriez de plus en plus de personnes malades qui ne se soignent pas, parce qu'elles n'en ont plus les moyens. La faute au désengagement de la Sécurité sociale :
Aujourd'hui, la Sécu ne rembourse que 55% des soins courants contre près de 80% dans les années 1980 – vous vous rendez compte de la dégringolade ?
A terme, elle pourrait bien ne prendre en charge que les maladies les plus graves et les personnes les plus pauvres -- pour tout le reste, il faudra une complémentaire.
Etre en bonne santé va devenir un signe extérieur de richesse !La Sécu, c'est un symbole de cohésion sociale... de solidarité entre les riches et les pauvres, les malades et les bien-portants.
Un modèle qui rayonne dans le monde entier... mais pour combien de temps encore ?
Pourquoi ne parvient-on pas à stopper l'hémorragie ? Comment la Sécu peut-elle être déficitaire depuis 24 ans ? Est-ce de l'incompétence ? Est-ce de la complaisance face aux abus ? Ou bien y-a-t-il une autre explication derrière tout cela ?Selon l'Euro Health Consumer Index – l'indice européen de comparaison de la qualité des soins – la France se tenait à la 1ère place en 2006, et depuis, c'est la chute libre :
8ème en 2012, 9ème en 2013.
A ce rythme, nous pourrions passer derrière la République Tchèque d'ici 2020.
Les raisons de cette dégringolade : l'accès aux nouveaux médicaments... l'augmentation des déremboursements et l'accès au soin, toujours plus long.
Les médecins généralistes aussi vont se raréfier – et il vous faudra faire plus de trajet pour voir un médecin.... et dégrader la profession de médecin !Le gouvernement entend généraliser le tiers payant dès les premières consultations chez le médecin, ce qui est déjà en soi une aberration...
Quelle administration, publique ou privée, proposerait des services gratuits à ses affiliés alors qu'elle peine depuis 24 ans à éviter la faillite ?
... mais en plus de cela, il incite les médecins à baisser leurs tarifs en limitant les dépassements d'honoraires – un coup dur pour les médecins libéraux.
Cela aura comme conséquence de pousser les médecins au salariat et/ou à retourner exercer à l'hôpital.
Le Figaro a publié un article éloquent à ce sujet en comparant la situation de la France à celle du Québec où certains patients doivent faire 200 km pour trouver un médecin !
Concrètement, il va falloir vous habituer à prendre un ticket avant de vous assoir dans la salle d'attente de votre médecin, comme lorsque vous allez à la préfecture...Une proposition de loi autorise les mutuelles à signer des contrats avec des médecins afin de moduler les remboursements et créer ainsi des réseaux de soins.
Ainsi on ne parlera plus de médecin de famille mais de médecin de mutuelle.
Avec tout cela, il ne faudra pas vous étonner si se développent les inégalités entre les riches et les pauvres, et que des hôpitaux privés pullulent dans les années à venir.Symbole d'une santé à deux vitesses :
The American Hospital of Paris
Vanessa Paradis... Jamel Debouze... Florence Foresti... Johnny... Claire Chazal... Valérie Pécresse... PPDA... où croyez-vous que ce beau petit monde se fait soigner ?
Certainement pas aux urgences ! Bien sûr que non, ils vont dans un des hôpitaux de stars, les plus chers qui soient... comme l'Hôpital Américain à Paris.
Là-bas, tout est propre et tout sent bon, la décoration est digne d'un grand hôtel...
Le personnel est souriant et reposé, l'attente est réduite au maximum et les examens, radio, scanners, IRM, sont réalisés en un temps record...
Et n'ayons pas peur des mots : on y prodigue les meilleurs soins.
Mais le Nouvel Observateur a réalisé une enquête en 2012 et confirme que les prestations sont dignes des plus grands palaces :
"Room service, groom en uniforme, petits déjeuners avec jus de fruits pressés, repas végétariens, casher, halal... servis sous cloche. Salon de thé, cafétéria, et même un restaurant, le Garden, donnant sur une terrasse très prisée aux beaux jours. Manucure, coiffeur, soins du visage"...A 6 000 euros le ticket d'entrée et 15 euros le potage . Ici dit-on, "on accepte la carte gold, pas la carte vitale". La messe est dite.L'annexe 16 du projet de directive européenne sur "la passation des marchés publics"L'origine du scandale ne se passe pas dans les couloirs de l'Elysée, mais dans les bureaux clinquants de la Commission Européenne, à Bruxelles.
Là-bas, des technocrates émettent des directives censées guider les différents Etats membres sur l'ensemble de la gestion de l'Europe – et tous les ans, ils font un point.
La directive qui nous intéresse s'intéresse à la "passation des marchés publics".
Un titre éloquent puisqu'il s'agit tout simplement de juger si un marché public est légitime ou s'il ne serait pas plus efficace s'il était soumis à la concurrence.
L'objectif est clairement défini : produire "le meilleur résultat possible en termes de rapport coût-avantages" et "assurer les meilleures conditions possibles pour l'offre de services sociaux de grande qualité".
La privatisation de la Sécurité sociale, voilà le dessein de l'Europe.Concurrence = baisse des prix ? Pas si vite...La santé n'est pas la téléphonie. Avant de trouver un forfait santé "Free" à deux euros pour rembourser vos soins, permettez-moi de vous prévenir que vous risquez de passer par une période de :
"Houps ! Que c'est cher !" -- et vous savez pourquoi ?
Parce qu'il y a une loi générale, bien connue des économistes de la santé, qui dit que s'il existe bien un "effet revenu" qui empêche les bas revenus d'accéder aux soins...
... il n'existe pas d' "effet de prix" pour les autres.
Autrement dit, pour les ménages qui en ont les moyens, l'augmentation des prix ne décourage pas l'achat de médicaments...Les complémentaires auront alors le champ libre pour proposer des "forfaits tout compris" onéreux à destination des populations les plus riches...
... et compenser le manque à gagner des populations les plus pauvres qui se tourneront vers des "mutuelles basses prestations" et la Sécu.
Selon certains experts, les tarifs de soins vont augmenter de +20% minimum... avec des médicaments déremboursés et une qualité des soins en diminution...
La médecine de ville disparaîtra peu à peu au profit de l'hôpital... le budget santé des ménages de plus de 50 ans risque d'exploser, et les inégalités seront plus fortes :
? "Je vous soigne les deux yeux ou un seul ?"Les Français devront bientôt faire des concessions sur la qualité de leurs soins ou bien ils devront payer leurs soins médicaux plus chers...
L'Europe le sait bien, mais elle ne peut pas laisser un marché de plus de 600 milliards d'euros entre les mains du public, c'est parfaitement contraire à l'idéologie libérale qui prédomine à Bruxelles.
le Président Hollande sait bien, lui aussi, qu'il n'y a rien à faire contre la marche de l'Europe vers la mise en concurrence des marchés publics.Cela fait en effet partie des engagements du traité de Maastricht – traité international que la France a accepté de ratifier et qui a donc une valeur supérieure à nos textes nationaux. L'assurance maladie est une assurance comme une autre et devrait donc être soumise à la concurrence
? Nous sommes passés de près de 80% à 55% de remboursement en 24 ans.? Le budget "à la charge" du patient a explosé dans le même temps.? L'accès au soin est de plus en plus difficile.? La qualité des soins est de plus en plus médiocre.? Les inégalités se creusent...
"La plus lucrative, la plus cynique, la moins éthique de toutes les industries"
En septembre 2012, Bernard Debré, député UMP de Paris, et Philippe Even, directeur de l'Institut Necker ont publié un livre à ce propos :Le "Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux".Leur verdict est sans appel : 50% de médicaments inutiles... 20% de mal tolérés... 5% de "potentiellement très dangereux", et tenez-vous bien : 75% sont remboursés !
Vous avez d'un côté la "Sécu" qui se désengage, les mutuelles qui augmentent leurs tarifs, et enfin Big Pharma qui pousse à l'achat de médicaments inefficaces.
De l'autre côté, vous avez un Président de gauche qui ne peut pas aller à l'encontre des traités ratifiés.
Au milieu de tout cela, nous, consommateurs malades et vieillissant, nous sommes de parfaits pigeons.