Ce tout petit livre renferme un témoignage précieux, celui d’un lecteur qui partage son usage, son expérience et sa passion des bibliothèques, en tant que lieux de la transmission du savoir.
Mathématicien de formation, Jacques Roubaud n’en est pas moins un amoureux des belles lettres puisqu’il est aussi poète et romancier. Membre de l’Oulipo depuis 1966, il s’est investi dans ce groupe international qui a pour objectif d’encourager la création à travers des contraintes littéraires (il est lui-même l’inventeur de la contrainte du baobab). Intéressé par des sujets très variés (poésie, religion…), ses recherches professionnelles et personnelles l’ont amené à se rendre dans de nombreuses bibliothèques à travers le monde, raison pour laquelle il se qualifie de collectionneur de bibliothèques.
Maniant le verbe et l’humour avec brio, il nous livre son expérience de lecteur, tournant en dérision les classements compliqués de certaines bibliothèques et les entrées ultra sécurisées dignes des plus grandes banques. J’ai particulièrement apprécié ces petites anecdotes qui rendent la lecture vivante et font écho à un vécu personnel.
Pour les générations actuelles, connectées en permanence et pour qui Google est le premier réflexe de recherche, le comportement de l’auteur semble relever de pratiques moyenâgeuses mais il est bon de se rappeler que le temps où il fallait se déplacer pour obtenir un livre rare ou ancien n’est pas si éloigné, alors qu’il suffit d’un clic pour l’obtenir actuellement.
Jacques Roubaud nous livre donc ici son expérience de lecteur et place les bibliothèques que nous connaissons dans un continuum historique, pour finir par s’interroger sur l’avenir du livre et des bibliothèques face aux potentialités des nouvelles technologies.
Pour celles et ceux qui le souhaitent, cet essai voyagera quelques temps. Offre réservée aux personnes que je connais un minimum. Toutes les infos ici.
Lire, écrire ou comment je suis devenu collectionneur de bibliothèques – Jacques Roubaud – Presses de l’ENSSIB – 2012