Bernard Stirn, président de la section contentieux du Conseil d'Etat. (photo JCH)
Faut-il s’acharner à faire « survivre » Vincent Lambert (1) comme le demandent ses parents et son frère ou cesser de lui prodiguer des soins mécaniques comme le permet la loi Léonetti du nom du député UMP qui fit voter une loi humaine et respectueuse des personnes. Après maintes péripéties juridiques et médicales, il appartiendra au Conseil d’Etat de trancher et de préciser le sort de ce malheureux, lourdement handicapé depuis près de huit années. Son épouse demande qu’on mette fin à son calvaire. Les médecins de l’établissement dans lequel il a été soigné sont sur la même ligne. Selon les connaissances actuelles, il n’est pas possible, selon eux, d’améliorer l’état de Vincent Lambert et de lui rendre une conscience qui fait la différence entre un homme et…autre chose. L’importance du sujet est évidente. C’est si vrai que le Conseil d’Etat a réuni sa section contentieux en assemblée élargie de manière à peser sa décision et à apporter, enfin, une réponse aux douloureuses situations de fin de vie. Le rapporteur du Conseil d’Etat a proposé, ce matin, de cesser le maintien en vie de Vincent Lambert. Cette initiative, étayée juridiquement et moralement, ne préjuge pas de la décision finale des magistrats du Conseil d’Etat mais donne, cependant, une indication précieuse sur leur éventuelle orientation. Il serait donc possible de dire STOP sur des bases solides et non contestables. La loi Léonetti peut-elle être améliorée ? Oui, sans doute. Mais elle a l’immense mérite d’exister et de proposer des solutions acceptables à la fois pour les patients, les familles et les médecins. Utilisons-la sans mauvaise conscience et sans remords. (1) Vincent Lambert a été victime d’un accident de la route.