Mon Ciné Club #10

Par Emidreamsup @Emidreamsup

Voici donc les nouvelles "victimes" de mon Ciné Club :

Cheap Thrills (Cliquez ici pour voir la bande-annonce)

Autant être honnête le film de E.L. Katz n’est vraiment pas pour tout public. Sous les allures d’une critique sociale noire, violente et à l’humour corrosif, Cheap Thrills est un film jusque-boutiste qui ne manque pas de faire grincer des dents. Le pitch peut déjà faire un peu peur : Deux amis de longue date en manque de thunes se retrouvent à accepter les défis, les plus fous, lancer par un couple qui n’a clairement aucun problème avec le fait de jeter leur argent par la fenêtre. Si le tout commence comme un jeu tordu, un brin vulgaire, de mecs bourrés, le côté obscur n’est pas très loin et on tombe vite dans la spirale de la violence. Le cinéaste pose alors une question simple : Jusqu’où est-on prêt à aller pour de l’argent ? De défis stupides en humiliations jusqu’à des dilemmes beaucoup plus sensible et repoussant toujours plus loin les limites, Cheap Thrills met rapidement en place une véritable réflexion sur la nature humaine. Au fil du récit, on commence à voir venir certaines choses, enfin surtout à deviner les réactions et décisions des uns et des autres, pourtant la conclusion ne manquera pas d’en étonner plus d’un. Il faut saluer d’ailleurs le quatuor d’acteurs qui n’hésitent pas à tout donner durant plus d’1h30 (les fans de Once Upon a Time y reconnaîtront Ethan Embry aka Greg Mendell). La tension est omniprésente et les rares temps morts cassent malheureusement un brin l’ambiance avec des dialogues qui n’apportent pas grand chose au schmilblick. L’humour aide aussi à faire passer la pilule, car entre nous, les âmes sensibles vont prendre cher (j’ai personnellement eu du mal avec certains défis), tout en permettant au récit de ne pas tomber dans le simple film de torture porn. Cheap Thrills manque cependant de finesse, ce qui ôte pas mal de cachet à la réflexion qu’il mène.

 Conversation animée avec Noam Chomsky (Cliquez ici pour voir la bande-annonce)

Le cerveau de Michel Gondry ne cesse de me fasciner. Ce gars a définitivement ses neurones en perpétuelles ébullition. Son documentaire, Conversation animée avec Noam Chomsky en est un exemple concret. Peut-on d’ailleurs vraiment appeler cela un documentaire tant il en réinvente les codes ? Il nous offre un portrait hors du commun de ce linguiste et philosophe américain. Réalisé avant le tournage de L’Ecume des Jours, cet objet cinématographique mêlant animation et technique documentaire, ne s’adresse définitivement pas à un large public. Loin du classique montage d’interview et d’images d’archives, on a ici à faire à une série de séquences animées. Il illustre par le dessin les concepts que le philosophe tente d’expliquer au fil de cet échange. La simplicité du dessin (presque enfantin) vient s’opposer à la pensée complexe d’un des cerveaux les plus brillants de notre époque. Les deux hommes parlent aussi bien de Descartes, Galilée, des origines du langage ou encore de l’holocauste. Le tout étant pour Gondry de prouver que son imaginaire est à la hauteur des propos de son interlocuteur. Et il y parvient. Les séquences sont parfois tellement envoûtantes qu’on en oublie presque de suivre les propos de Chomsky, qui d’ailleurs sont parfois un brin trop obscur. L’animation sert ici à créer un lien, un moyen de communiquer entre deux esprits qui ont parfois du mal à être sur la même longueur. Si Gondry est clairement en admiration face au philosophe, ce-dernier n’en profite pas pour imposer ses opinions ou théories. Surprenant et riche, ce documentaire prouve encore une fois que Gondry est un génie hors du commun. On regrette seulement que le sujet ne soit pas forcément plus abordable.

Kiss of the Damned (Cliquez ici pour voir la bande-annonce)

Ce film de vampires signée par la fille de John Cassavetes met en scène une bande de bobos suceurs de sangs sur fond d’érotisme outrancier et sans grand intérêt. Le récit met en scène deux sœurs vampires que tout opposent. L’une amoureuse (Josephine de la Baume) vient de transformer son compagnon (Milo Ventimiglia)  et souhaite vivre sa romance tranquillement, tandis que l’autre (Roxane Mesquida) tue tout ce qu’elle peut baiser au passage. Le tout évoluant au sein d’une élite vampirique où l’on philosophe sur le sens de la vie éternelle en buvant du faux sang. Ce Kiss of the Damned se veut être un film sensuel sur fond de réflexion sur le sens de la vie. Autant dire que l’on est loin d’arriver au résultat espéré. Les acteurs sont fades et le scénario mou du genou alors que le tout voudrait nous exciter. On ne croit pas à cette romance et encore moins à la folie meurtrière du personnage de Mimi. Les effets visuels sont cheaps et donnent un côté hors-temps mal fichu au récit.  Bref, on cumule les idées convenues et ce récit erotico-gothique est plus lassant et somnifère qu’excitant. Passez votre chemin.