Magazine Culture

Gérard Noiret à la Rencontre poétique chez Tiasci - Paalam en juin 2014

Publié le 20 juin 2014 par Onarretetout

DSCN6771

Un poète ? Une espèce à part, vous savez, une de ces personnes qui crient leurs révoltes ou qui chantent leurs amours. « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience », a écrit René Char. Et Gérard Noiret a troublé. Il n’a pas donné ce qu’on attendait de lui. Mais il a témoigné de son parcours, de ses engagements politiques, intellectuels. Il a commencé par des affirmations et fini par des doutes. Est-ce parce que sa « grande forme » (dix livres, chacun relevant d’un genre différent) a pris du retard ? Non : il n’est plus fixé sur le temps qu’il s’était imparti. Est-ce parce que son éditeur a changé ? Non plus. Il semble qu’il lui soit impossible de n’être que poète, il mène des chantiers d’écriture, il porte le souvenir des gens qu’il a croisés dans son activité d’animateur social en banlieue et regrette de n’avoir jamais pris de notes à propos de ce qu’il a vécu ou vu ou entendu, mais il dit qu’il devait ce respect à celles et ceux qu’il a côtoyés. Il fait état de discussions avec François Bon ou avec d’autres écrivains à ce sujet. Il dit que, peut-être, la poésie peut se tarir et qu’on n’est peut-être pas poète toute sa vie. Est-on soi-même toujours ? Homme, oui, avec sa biographie, mais Gérard Noiret brouille les pistes quand il écrit cet « autoportrait au soleil couchant » où il multiplie les identités et les histoires. Et c’est presque à son corps défendant, parce qu’il n’a pas suffisamment d’espace ouvert devant lui, et parce qu’il lui est impossible de n’exprimer qu’une seule voix, qu’il lit quelques poèmes, ce soir-là, exposé fragile, cachant mal les blessures d’une vie « au soleil couchant ».

« La poésie d’aujourd’hui retrouve parfois l’art antique du travestissement, sait revêtir des masques pour dissimuler le tragique des profondeurs intimes. Le discours de la douleur alors peut feindre l’éloignement dans le temps et l’espace, pratique le détournement et le dépaysement de la fiction, du légendaire ou de l’Histoire, pour “se frayer un passage / entre les rangs serrés des fantasmes”, pour faire entendre, avec plus d’intensité, les multiples échos du Moi qui gronde, “toutes voix confondues” dans nos lointains intérieurs.  » (Claude Adelen, à propos de Gérard Noiret.)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onarretetout 3973 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine