La politique du moindre effort

Moi, en vacances, je glande (certaines mauvaises langues diront que même en dehors des vacances je glande, et elles n'auront pas tout à fait tort).
C'est tout un art de vivre de rester assise sur une chaise longue à écouter les oiseaux gazouiller. Les oiseaux, j'ai dit ! Pas cette radio nullissime et grésillante !
Ca, c'est le père de Gazmouth. Alors qu'on est tranquilles dans le jardin, lui se promène partout avec sa radio qui déblatère des phrases incompréhensibles (il a dû capter une onde extraterrestre et ça lui a lobotomisé le cerveau, depuis il erre avec son rateau et sa radio à la recherche de mauvaises herbes).

Il faut en finir une fois pour toutes avec le jardinage. Ma pauvre mère s'est cassé le dos à entretenir son potager. Tout ça pour quoi ? Pour que finalement le couteau sous la gorge, on ait été obligé de vendre notre maison de campagne à des connards qui l'ont défigurée.
- Vous pensez faire des travaux ?
- Oui, nous allons décapiter tous les rosiers et arracher tous les arbres. Nous détestons les plantes.

Je pense que c'est eux qu'on aurait dû décapiter...
Bref tout ça pour dire que ma mère s'est tué le dos pour pas grand chose.
Les parents de Gazmouth font la même erreur. Comment leur faire comprendre que dans leur combat contre les pucerons, les chenilles, les ronces et la météo, ils seront toujours perdants. Ils auront beau s'agiter dans tous les sens, la partie est jouée d'avance. Alors qu'ils se posent un peu, bordel ! C'est les vacances !! Ca m'énerve de voir des gens courir autour de ma chaise longue.

- Vous voulez de l'aide ?
Je demande par pure politesse en espérant que personne ne m'entendra.
- Non, repose-toi, tu es en vacances.

Ok. je n'insiste pas. Ils seraient bien capables de changer d'avis et de me fourguer une brouette et un sécateur. Et là, ça serait l'enfer absolu.