Connaissez-vous le Balargone? C’est le nouveau site du Ministère de la Défense, qui commence à accueillir ses premiers occupants, et dont la construction a duré quelques années, à la grande joie des habitués du Boulevard périphérique parisien, qui pouvaient en contempler la construction, dans le ballet magique des grues éclairées la nuit en hiver comme en été…
Un tel chantier attire l’oeil, non seulement par son gigantisme, mais aussi par la tentation de voir ce qu’on souhaite nous cacher. D’ailleurs, de petites affiches placardées sur les palissades qui entourent le chantier, interdisent au passant de prendre la moindre photo. Au passant, certes, mais quid pour ces yeux indiscrets qui nous observent depuis l’espace? Rien n’est moins sûr…
J’ai voulu en avoir le coeur net et suis donc allé voir ce que propose Google Maps à l’emplacement de cet immense chantier de construction. Apparemment, le chantier n’est pas masqué comme le sont d’autres zones sensibles: on peut nettement distinguer les fondations. Certes, l’image n’a pas été mise à jour et date un peu. Mais on imagine bien que le satellite qui a pris ce cliché a pu repasser quelques centaines de fois au-dessus de la région parisienne, et bombarder la zone de clichés montrant non seulement l’avancement du chantier, mais aussi le plan de chaque étage…
A une époque où des pays comme l’Iran ont parfaitement compris que pour construire un bâtiment sensible, il faut le construire sous terre, je me demande quel sens peut bien avoir la construction d’un tel ensemble – répétons-le, il s’agit du Ministère de la Défense – au vu et au su de tous les satellites d’observation qui auront décidé d’y jeter un oeil indiscret. A moins qu’on n’ait décidé de faire une démonstration du savoir-faire de notre secteur BTP.
Un de mes anciens compagnons de startup avait l’habitude de citer Andy Groove, l’ancien PDG d’Intel, dont la biographie porte un titre évocateur: Only the paranoid survive. A bon entendeur…