Adapté du roman éponyme de John Green, Nos Étoiles Contraires (The Fault in our Stars en VO) raconte l’histoire d’amour atypique entre Hazel Grace Lancaster (Shailene Woodley) et Gus Waters (Ansel Elgort), deux adolescents hors-normes, partageant un humour ravageur et le mépris des conventions. Leur relation est elle-même inhabituelle, étant donné qu’ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux lors d’un groupe de soutien pour les malades du cancer. A noter qu’il s’agit du second film en tant que réalisateur de Josh Boone, après Stuck in Love en 2012, et qu’il réunit également à l’écran Laura Dern, Willem Dafoe et Sam Trammell.
Sans pourtant avoir lu le livre au préalable (chose à laquelle je vais certainement remédier), l’impression générale qui en ressortait avait tout de même de quoi me rassurer. En effet, malgré la lourdeur d’un sujet comme le cancer, les lecteurs soulignaient avec ferveur la profondeur et l’intelligence du traitement. Deux qualités que l’on retrouve assez peu souvent lorsqu’il s’agit d’une œuvre plutôt destinée aux adolescents. Et heureusement, après visionnage, force est de constater que l’adaptation cinématographique paraît totalement fidèle au matériau d’origine puisque c’est précisément pour ces raisons que j’ai aimé le film. Bien sûr, l’histoire peut paraître complètement éculée, et sans la moindre originalité, à la lecture du synopsis mais si on donne vraiment sa chance au film, on s’aperçoit rapidement que le traitement n’a absolument rien de conventionnel et d’attendu. L’auteur évite effectivement la plupart des clichés inhérents à ce type de récit et nous épargne l’excès de pathos habituellement de rigueur dans ce genre de production. Mais que les amateurs de drame se rassurent, cela n’empêche aucunement l’émotion de poindre puisque celle-ci est quasiment omniprésente du début à la fin, terrassant sur son passage les plus sensibles spectateurs. Dont je fais apparemment partie étant donné que j’ai personnellement eu les larmes aux yeux à de nombreuses reprises.
Il faut dire qu’il se dégage des personnages, et de l’histoire en générale, une telle sincérité qu’il est bien difficile de rester indifférent aux bonheurs et malheurs du jeune couple. Et là réside selon moi la deuxième grande force du long-métrage après son traitement : ses personnages ! Ceux-ci sont excessivement bien écrits et le recul dont ils disposent sur leur situation permet à un sujet aussi grave que la maladie d’être traité avec humour et cynisme sans jamais tomber dans le mauvais goût ou l’artificiel. Une écriture profonde à laquelle s’ajoute évidemment l’interprétation parfaite des deux acteurs. Si Shailene Woodley a confirmé depuis longtemps qu’il faudra inévitablement compter avec elle dans le futur, elle délivre pour moi ici la plus belle performance de sa carrière. Sans forcément en faire des tonnes, elle véhicule en effet énormément d’émotions et suscite immédiatement l’empathie. Tandis que Ansel Elgort, moins connu du grand public, fait bien mieux que simplement lui donner la réplique dans la mesure où l’évolution de son personnage lui offre l’opportunité de dévoiler une palette de jeu relativement large. Et comme sa partenaire, il n’est vraiment pas en reste dans le registre dramatique. Qui plus est, le duo fonctionne extrêmement bien et l’alchimie est vraiment perceptible. Enfin, la bande son colle parfaitement à l’histoire et lui confère une ambiance mélancolique qui accentue magnifiquement les diverses sensations que le film procure.
En définitive, Nos Étoiles Contraires s’impose donc comme une référence en matière de drame romantique plutôt ciblé adolescent. Dépourvu des niaiseries habituelles, le film peut s’appuyer sur un traitement intelligent et des acteurs investis et convaincants pour distiller un véritable torrent d’émotions pendant un peu plus de 2 heures. Sortez les mouchoirs !