"La centrale de Fessenheim, qui est la plus ancienne de notre parc, sera fermée à la fin de l’année 2016 dans des conditions qui garantiront la sécurité des approvisionnements de cette région, la reconversion du site et la préservation de tous les emplois" : (François Hollande, septembre 2012).
Le projet de loi sur la transition énergétique a été présenté hier au conseil des ministres par Ségolène Royal. Il compte 80 articles traitant de la voiture électrique à la rénovation des bâtiments, en passant par la pollution de l’air ou encore le développement des énergies renouvelables. Toutefois, derrière la grande promesse qu’aurait dû receler ce projet, attendu depuis longtemps et qui devait justifier que les verts aient vendu leur âme à ce gouvernement si faussement socialiste pour un plat de lentilles, se cache une bien cruelle déception pour ceux qui y croyaient encore…. La durée de vie maximum de 40 ans des centrales ne sera en effet pas inscrite dans la loi, pas plus que la possibilité pour l’Etat de fermer un réacteur nucléaire. Ainsi, la fermeture de Fessenheim, qui faisait pourtant partie des promesses présidentielles, n’y figurera pas non plus. La renonciation indiquée dans le titre est donc patente. Encore une promesse non tenue à rajouter au palmarès de Hollande, qui risque fort de dépasser Sarkozy sur ce registre… Et ce n’est pas fini ! Ce projet de loi doit en effet encore être soumis à la Commission nationale sur la transition énergétique, au Conseil économique, social et environnemental et au Conseil d’Etat, avant d’être officiellement présenté en Conseil des ministres. Le débat au Parlement doit débuter à l’automne… Une véritable usine à gaz… à effets de serre …moi la ceinture ! En effet, l’une des réactions les plus courantes parmi les défenseurs de notre environnement commun est de se demander si les moyens d’un tel programme seront en lien avec les (modestes) ambitions affichées, comme souvent en pareil cas.
Mais nous sommes tristement habitués à ce que les ministres de l’environnement qui passent et repassent, de l’UMP au PS, se nourrissent de couleuvres…
On retiendra en tout cas pour cette fois que le lobby du nucléaire peut être satisfait : il a gagné ce combat. Mais il faut dire que l’adversaire n’était pas très pugnace…
En complément : pour ceux que ça intéresse de creuser davantage ce projet de loi, Le Monde y consacre une synthèse assez bien faite. C’est ici. Et pour ceux qui veulent de l’analyse (vraiment) critique, c’est là.