97, il y avait l'idéologie du marché. Il fallait séparer les rails des trains, de façon à ce que le monopole de la SNCF soit attaqué par d'autres entreprises. Cela produirait le meilleur des mondes. Baisse des prix et innovation. Résultats :
- Les cheminots résistent (probablement pour ne pas perdre leur statut, RFF étant apparemment de droit privé). Le gouvernement, libéral, lâche. Si bien qu'ils n'ont pas été transférés chez RFF. Et que RFF est une toute petite société, qui doit sous-traiter la quasi totalité de son activité à la SNCF... Cela semble surtout avoir produit ce que produit dans le privé une telle stratégie : le dilemme du prisonnier. Une forme d'irresponsabilité. L'envers de ce qui était recherché. Au lieu d'une quête de rentabilité par l'innovation, on s'enrichit en escroquant l'autre. D'où à la fois négociations interminables et augmentation injustifiée des coûts pour la collectivité, qui, en dernière instance, doit régler les factures. (Je tire ces informations d'ici.)
- Et la concurrence ? Le rail est naturellement monopolistique. Dans ces conditions, comment garantir qu'en remplaçant l'esprit du service public par celui de l'enrichissement de l'actionnaire, on n'en arrive pas à la situation du marché de l'énergie en Angleterre ? Plus du tout d'investissement, et des prix usuraires ?
Quant aux syndicats, ils ne s'opposeraient pas à la fusion, mais, plutôt, voudraient un retour à la SNCF d'avant. Ils semblent craindre que, cette fois, il y ait réellement privatisation. L'argumentation est difficile à saisir. Surtout, c'est maladroit. J'ai l'impression que cette grève fait beaucoup de mécontentement alors qu'elle est peu suivie. Elle fait perdre de la crédibilité aux syndicats. N'est-il pas extrêmement dangereux de crier "au loup", prématurément ?