Comment distribuer l'aliment

Par Selectionsavicoles

COMMENT DISTRIBUER L’ALIMENT

Tous les animaux soumis à un rythme de production intensif, tels que les mères assu­rant la production continue des lapereaux ou les jeunes à l'engraissement, doivent pou­voir consommer à volonté un aliment complet de qualité. Pour obtenir de bons ré­sultats, les animaux devront avoir en permanence cet aliment à leur disposition.

Spontanément, les lapins effectuent une trentaine de repas répartis sur la totalité de la journée. S'ils ne peuvent les faire pen­dant un certain temps, par suite d'une absence passagère d'aliment, ils ont tendance à surconsommer lorsque l'éleveur remplit à nouveau leur mangeoire. Il est évident que de telles variations dans l'absorption De nourriture peuvent profondé­ment perturber le fonctionnement du tube digestif.

Par contre, les animaux qui ne sont pas soumis à une production intensive (futures reproductrices, mâles), doivent être ration­nés, afin d'éviter un embonpoint excessif. Il convient toutefois de proscrire les rationne­ments trop sévères qui peuvent affecter gravement le potentiel de reproduction des futures femelles. Pour les souches et races actuellement utilisées, le niveau de ration­nement des futurs reproducteurs doit être compriss entre 130 et 150 grammes par jour selon le format. Lorsqu'on pratique ce rationne­ment, il faut impérativement le réaliser tous les jours. Certaines techniques, telles que la distribution d'une ration de 2 jours tous les samedis sont déconseillées, car elles provo­quent des « à‑coups » dans le fonction­nement digestif de l'animal et peuvent alors entraîner des troubles.

Pour permettre la distribution de l'aliment aux animaux, différents modèles de trémies sont proposés dans le commerce. Elles peuvent être également fabriquées par l'éleveur lui‑même à partir de plans qui peuvent lui être remis par le fabricant d'aliment. L'utilisation d'un chariot facilite la distribution de la nourriture. Pour les unités importantes, plusieurs fabricants de maté­riel proposent des chariots d'alimentation desservant des mangeoires linéaires placées en façade des cages, selon un système analogue à celui de certaines batteries pour pondeuses.

Comparativement aux mangeoires utili­sées traditionnellement, les trémies offrent de nombreux avantages. Elles permettent d'abord de réduire le nombre de distri­butions : une par semaine durant la période d'élevage et deux par semaine en fin d'engraissement. De ce point de vue, la capacité du réservoir de la trémie doit cons­tituer un élément déterminant au moment du choix, selon qu'elle est destinée à des cages maternité ou à des cages d'engraisse­ment.

L'aliment qui est mis en réserve dans le corps de la trémie ne peut pas être souillé ou humidifié ; les fermentations qui sont le plus souvent responsables de troubles digestifs graves, sont ainsi évitées.

Le gaspillage est très réduit, sinon nul, dans la mesure où la mangeoire a une conformation n'autorisant pas une descente trop rapide des granulés et où elle est équipée d'un dispositif antigaspillage. Si ce dispositif n'existe pas, il peut être confec­tionné facilement, surtout pour les portées particulièrement nerveuses.

Enfin, ces trémies garantissent une présence permanente de l'aliment. Il s'agit là de l'avantage principal puisque le potentiel de production considérable du lapin peut ainsi être exploité au maximum. Cela se traduit toujours par une augmen­tation du nombre de lapereaux produits par mère, par une accélération de la croissance avant et après le sevrage et par une amélio­ration de la qualité des lapins à l'abattage.

En fait, la seule utilisation d'une trémie régulièrement approvisionnée ne permet pas d'obtenir que les animaux consomment effectivement tout l'aliment dont ils ont besoin. Il faut savoir que, d'une façon générale, le lapin ingère deux fois plus d'eau que d'aliment solide. En outre, il a été prouvé qu'un lapin, qui ne peut boire à sa soif, limite aussitôt sa consommation d'ali­ment.

Il est donc nécessaire de veiller à ce que les lapins disposent en permanence d'eau et à ce que le système d'abreuvement soit suffisant pour que tout animal puisse boire à volonté. Si ces conditions ne sont pas remplies, les lapins réduisent leur consom­mation d'aliment avec, pour conséquence, une diminution des performances de crois­sance et de reproduction.

Pour obtenir tous les résultats que l'on est en droit d'attendre de l'utilisation d'une trémie d'alimentation, il est donc indispen­sable d'envisager parallèlement la mise en place d'un abreuvoir automatique.

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