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1986 est sans doute mon millésime préféré des années 1980. En effet, quatre de "mes indispensables" sont sortis cette année-là : le chef oeuvre incontestable des Smiths, celui malheureusement plus contesté de James avec la pop encore bouillonnante de "Stutter", les toujours merveilleuses guitares des Feelies et la pop vitaminée et pas si naïve des Housemartins. Et le reste de ma sélection, loin d'être en retrait propose aussi le meilleur de Nick Cave et de ses mauvaises graines, le meilleur de la new wave française avec Daho, des Go-Betweens bientôt au top, un New Order presque encore au top et deux formations anglaises éphémères et pourtant responsables deux disques importants.
10- New Order - Brotherhood
Dans chaque album de New Order il y a des chansons qui résistent admirablement à l'usure du temps, comme ici l'excellent "Bizarre Love Triangle" et d'autres dont les tics et la production trop connotés eighties constituent un véritable frein à l'écoute. Ici, jusqu'au titre précité, c'est parfait. C'est après que ça se gâte. Un peu.
9- The Woodentops - Giant
Même constat pour les trop vite disparus Woodentops : une première partie d'album à l'image de son titre : "Giant". C'est pop, enlevé, revigorant. Après, ça ne tient pas forcément la longueur mais ça garde une belle énergie.
8- Etienne Daho - Pop Satori
Le classique de Daho, son plus gros succès et son disque le plus évident malgré la production datée. Parce que le son Daho, c'est ça et rien d'autre. La preuve, c'est aussi l'album qu'il rejoue volontiers en live comme au prochain festival Days Off. Parce que le chanteur avait inventé un style bien à lui. De la new wave française qui n'avait pour une fois rien à envier à celle d'outre Manche.
7- Nick Cave & The Bad Seeds - Your Funeral, My Trial
Mon préféré de son auteur. La musique de l'Australien, continuellement sous tension, était encore mal dégrossie. Mais des chansons comme "The Carny", splendide bande originale des "Ailes du désir" de Wenders, le morceau éponyme ou "Sad Waters" se tiennent très bien toutes seules. Malgré l'épisode post-punk de The Birthday Party, on y sent la véritable éclosion d'un des artistes les plus incontournables de l'histoire du rock. Passionnant.
6- The Go-Betweens - Liberty Belle And The Black Diamond Express
L'autre grande oeuvre de ces Smiths australiens, avant l'inatteignable "16 Lovers Lane". Le groupe gagne alors en mélodies limpides, rajoute des cordes. Bref, c'est plus subtil. On sent que l'apothéose est pour bientôt.
5- It's Immaterial - Life's Hard And Then You Die
It's Immaterial était indéniablement en avance sur son temps. Cette pop new wave mâtinée de sons exotiques est aujourd'hui très à la mode de Vampire Weekend pour la version vitaminée à Wild Beasts pour la version glamour. A l'époque, le groupe fut injustement mésestimé et disparut après deux très bons albums, surtout ce premier et son terrible constat : "Life's Hard and then You die". Le résumé de leur carrière en quelque sorte.
4- The Housemartins - London 0 - Hull 4
J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de ce sympathique groupe originaire de Hull, adepte d'une pop pétillante à nulle autre pareille. Là aussi, deux seuls disques et puis s'en va. Dommage.
3- The Feelies - The Good Earth
Ces guitares, mon dieu, ces tourbillons de guitares ! Les Feelies, après avoir influencé REM semblent avoir été influencés en retour par la bande de Michael Stipe. "The Good Earth" se fait plus fluide que le précédent "Crazy Rhythms" et se place au niveau de "Murmur". Facile.
2- James - Stutter
En écoutant aujourd'hui leur nouveau disque et ensuite ce premier "Stutter", on se demande comment ils peuvent émaner de la même formation. Plus que les muscles et la testostérone, James privilégiait en 1986 la fantaisie et la pop azimutée. C'est bien simple, le groupe inventait un style unique et jamais reproduit depuis. Il est temps de réévaluer un disque qui contient des merveilles aussi variées que "Scarecrow", "Withdrawn" ou encore le Tom Verlainien "Why So Close".
1- The Smiths - The Queen Is Dead
Que dire de plus qui n'a déjà été dit sur ce groupe et ce disque ? LE disque pop des années 80. Celui sans lequel je n'aurais sans doute jamais créé ce blog. L'équivalent d'un Sergent Pepper. La voix et les textes de Morrissey. La guitare magique de Johnny Marr. Ces chansons éternelles. "There Is A Light That Never Goes Out". Evidemment.