Les amants passagers - 3/10

Un film de Pedro Almodovar (2013 - Espagne) avec Javier Camara, Carlos Areces, Raul Aravalo, Lola Duenas, Cecilia Roth, Antonio De La Torre, Blanca Suarez

Bouh... la grosse déception.

L'histoire : Décollage d'un avion de ligne, avec ses passagers. Mais pilotes et navigants sont inquiets : un gros problème technique est signalé, qui nécessite un atterrissage d'urgence, mais aucune piste n'est libre. Les passagers commencent à se douter de quelque chose. L'équipage va s'efforcer de les rassurer, de les distraire... et quel meilleur moyen que le sexe pour oublier les petits tracas de la vie ? 

Mon avis : Après un générique plutôt joli et une séquence caméo rigolote (Banderas et Cruz), je m'attendais à être embarquée une fois de plus par le grand Pedro ! Et bien non. C'est la première fois que je suis hyper déçue par un de ses films. En général, j'aime tous ses films : plus ou moins, certes, mais je succombe chaque fois pour au moins une de ses caractéristiques : la couleur et l'esthétique ; l'art de raconter des histoires souvent bouleversantes ; des personnages hors normes hyper attachants ; un ton résolument impertinent et inventif. Quand tous les ingrédients sont réunis, c'est le bonheur total !

Ici rien.

Le film est assez moche et son esthétique banale (seul l'uniforme des stewards peut prêter à sourire quelques secondes). L'histoire tient sur un timbre poste. La frénésie sexuelle des personnages, amplifiée par les tranquillisants - provocation facile et ratée - tombe dans la vulgarité et n'engendre aucune empathie envers les protagonistes. Pire : les homosexuels sont caricaturaux au possible, tous complètement efféminés ; un vrai bonheur pour les homophobes ! Comment diable Pedro a-t-il pu commettre cette aberration ? Il est bien placé pour savoir que l'homosexualité n'a pas grand chose à voir avec ce spectacle stéréotypé ahurissant ! Ca doit être du troisième degré mais ce n'est pas le genre de Pedro d'habitude.

Et puis quel est le message ? Faisons l'amour, avant de nous dire adieu ? comme chantait Jeane Manson ??? Quelle est la dernière chose à faire si la fin du monde vous guette : des galipettes et encore des galipettes ? Pourquoi pas ? Moi je crois que je préfèrerais me faire des pots de Nutella, mais bon chacun son truc. Et de là à en faire un film d'une heure trente... Il paraît que c'est une métaphore de la situation désespérée de l'Espagne. Ah bon ? Un peu fastoche, ça aussi, comme raccourci. Et y a pas qu'en Espagne que c'est la crise.

Un huis-clos ridicule et indigeste.

Une grosse erreur, Pedro. Ressaisis-toi !

Les critiques sont mitigées, mais beaucoup se révèlent vraiment très sévères. Pour moi aussi, ça ne passe pas...