Seuls 2% ont choisi une banque en ligne comme établissement principal Ainsi, selon un récent sondage Ifop sur l’intérêt des Français pour la banque en ligne, commandé par Wincor Nixdorf, 81% des Français consultent leurs comptes sur le site Internet de leur banque et 75% font des virement par internet.Pourtant seuls 2% ont sauté le pas et ont choisi une banque en ligne comme établissement principal. Pourquoi cette hésitation alors que la sécurité des avoirs est garantie car elles sont toutes filiales d'un grand groupe bancaire :
- Fortuneo appartient au Crédit Mutuel Arkéa,
- Boursorama à la Société Générale,
- ING Direct au géant hollandais ING,
- Monabanq au Crédit Mutuel-CIC,
- Hello Bank à BNP Paribas
- BforBank à Crédit Agricole
- Soon à AXA Banque
4 raisons de passer à la e-banque : frais réduits, placements performants, crédit à taux compétitif et disponibilité des conseillers
La banque en ligne est elle un succès? Des résultats qui progressent mais encore mitigés
Boursorama, qui va fêter ses 20 ans, affiche 505 000 clients mais seulement 18,6 milliards d’euros d’encours d’épargne, BforBank 115 000 clients et 3,2 milliards, ING Direct un peu plus de 900 000 clients et près de 14 milliards…
les Français sont très peu "switchers" : ils ne changent pas du tout de banque hormis si quelques milliers boire dizaines de milliers d'euros sont en jeu, c'est à dire à l'occasion d'un prêt immobilier ou du renouvellement d'un prêt.
André Coisne, le directeur général de BforBank observe que les Français, même s'ils sont très équipés numériquement, « n’en restent pas moins encore très attachés à la proximité physique pour les produits d’épargne, du moins les plus complexes, et pour les crédits », constate-t-il. L’enquête Ifop-Wincor Nixdorf montre des clients français rassurés à l’idée de pouvoir se déplacer jusqu’à leur agence en cas de problème (32%), même s’ils ne s’y rendent que rarement : 7% y vont chaque semaine, 36% une fois par mois.
La montée en puissance de la banque en ligne, c’est-à-dire vers l’accès multicanal Internet, téléphone et tablette, est réelle et progressive. « En 2013, près de 250 000 comptes courants ont été ouverts auprès des banques en ligne, ce qui marque une forte progression », assure André Coisne. Au moins quatre raisons justifient de devenir client d’une banque en ligne : les tarifs compétitifs, les solutions de placement performantes, des taux de crédit intéressants et une grande facilité de gestion de compte.
1/ Des frais bien moindres que dans les banques « en dur »
« Dans un contexte de pouvoir d’achat contraint pour beaucoup de Français, il y a là l’opportunité d’économiser en moyenne autour de 200 euros par an », explique Benoît Grisoni, directeur de Boursorama France. Sophie Heller, d’ING Direct, enfonce le clou : « Notre atout, c’est une tarification claire et compétitive, alors que bien des organismes de défense des consommateurs ont dénoncé l’opacité des frais bancaires. » Ainsi, la carte bancaire – facturée 150 euros et plus par les réseaux classiques – est gratuite sous réserve d’un minimum de revenu mensuel crédité sur le compte : 1 500 euros chez Fortuneo, 1 400 chez Hello Bank, 1 200 chez Boursorama, 750 chez Monabanq…
Cet avantage tarifaire est encore plus différenciant lorsqu’il s’agit d’ouvrir un portefeuille de valeurs boursières, puisqu’en général les banques en ligne n’appliquent pas de « droits de garde » (frais annuels sur la valeur du compte) et que les frais sur les achats/ventes d’actions sont beaucoup moins élevés. Ainsi, Fortuneo, facture 19,50 euros pour cinq ordres par mois de 2 000 euros et BforBank 25 euros. A la Société générale, pour un portefeuille de 200 000 euros et vingt ordres par an de 10 000 euros, les frais s’élèvent à 1 175 euros, contre 198 euros pour sa filiale Boursorama. En revanche, les tarifs sont identiques chez Hello Bank et sa maison mère BNP Paribas. Mais Hello Bank a en projet de réduire ces frais. « Notre objectif n’est pas d’être une banque low-cost », prévient cependant Béatrice Cossa-Dumurgier, responsable Stratégie et Innovation chez BNP Paribas.
2/ Des solutions de placement diversifiées et performantes
« Le fonds en euros de notre assurance-vie, géré par Generali, et notre livret d’épargne sont nettement dans le top des rentabilités », affirme Benoît Grisoni, de Boursorama. De même, Fortuneo annonce 3,45% pour son assurance-vie en euros (gérée par Suravenir) et Boursorama, ING Direct et Monabanq affichent 3,35% (tous trois ont Generali pour assureur). A comparer aux grands réseaux qui, eux, proposent plutôt autour de 2,7%. Qui plus est, les banques en ligne sont souvent à 0% de frais sur les versements, à comparer aux 3 à 5% pour les banques classiques, à coût de gestion comparables. Quant aux livrets d’épargne, hormis les solutions réglementées communes à toutes les banques (livret A, LDD, PEL), les niveaux de rémunération sont d’environ 0,5% supérieurs. Hello Bank propose même un livret à 3% annuels ! En outre, contrairement aux banques qui vendent leurs « produits maison », les établissements en ligne sont de vrais supermarchés de la finance. Boursorama propose un choix ouvert de fonds boursiers, avec 45 sociétés de gestion différentes. BforBank permet de même l’accès à 9 000 fonds des différentes sociétés de gestion, dont 2 000 sans frais d’entrée. Seule Hello Bank a fait le choix de s’en tenir aux produits maison (assurance-vie, fonds boursiers, crédits).
3/ Une offre de crédits à des taux compétitifs
Il est facile de le vérifier sur les sites des comparateurs. Chez Boursorama, « la demande d’un crédit se fait très simplement, explique Benoît Grisoni, son directeur. Vous remplissez un formulaire en ligne et à la fin on vous dit immédiatement oui ou non. Il n’y a pas de négociation. Le client sait donc tout de suite à quoi s’en tenir. Il n’a pas besoin de faire le tour des banques parce que nos conditions sont parmi les meilleures. » ING Direct comme BforBank lanceront prochainement une offre de crédits.
4/ Une grande souplesse pour gérer ses comptes
Des outils sont disponibles à tout moment sur ordinateur, smartphone, tablette, avec alertes par SMS. « Notre plate-forme d’aide par téléphone, basée à Boulogne-Billancourt, est disponible de 8 heures à 22 heures, gratuitement, avec moins de deux minutes d’attente en moyenne. Nous sommes aussi joignables par mail », détaille le patron de Boursorama France. Idem chez ING Direct (plates-formes à Paris et à Reims). Chez BforBank, « 35 conseillers expérimentés, de 37 ans en moyenne, sont installés à La Défense et accessibles de 8 heures à 21 heures », explique André Coisne.
Cette nouvelle génération de services multicanaux a donc de vrais atouts, notamment tarifaires. Ce qui se comprend, puisque les coûts de structure sont limités (une offre de masse, pas de réseau d’agences, peu de personnel). Mais ce type de relations bancaires s’adresse encore à des clients autonomes, qui ne ressentent pas le besoin d’une relation physique avec un chargé de compte dédié. Toutefois, de réels efforts sont consentis pour rendre la relation en ligne plus ouverte et plus conviviale. Sophie Heller, d’ING Direct, a ainsi lancé une idée innovante avec « l’ING Direct Web Café ». La plate-forme collaborative, reliée au site d’ING Direct, permet à l’internaute – client ou non – d’intervenir pour échanger avec les autres et/ou avec ING Direct. De son côté, BNP Paribas a « constitué à Paris une “Hello Team” d’une centaine de conseillers qui entretiennent une grande proximité avec les clients par téléphone, e-mail, chats et réseaux sociaux, une plate-forme très ouverte dont tout le monde peut profiter », explique Béatrice Cossa-Dumurgier, de BNP Paribas.
ING Direct : 905 000 clients en France depuis 2000, contre 8 millions en Allemagne et 3 millions en Espagne
La concurrence va sans doute s’intensifier dans les mois à venir, du moins pour la clientèle disposant de 2 000 à 3 000 euros de revenus mensuels, puisque les banques en ligne tendent à devenir « de plein exercice » (avec toute la gamme de services bancaires). Mais pour l’instant, les banques « physiques » conservent un atout : une offre beaucoup plus large, notamment pour les adeptes des produits sophistiqués.
« En France, les banques en ligne ont mis plus de temps à se développer : nous avons acquis 905 000 clients en France depuis 2000, contre 8 millions en Allemagne et 3 millions en Espagne. Cela tient à la structure du marché de l’épargne, peu favorable à la mobilité. L’essentiel des économies des Français est placé sur les produits d’épargne réglementés, sans concurrence, et sur des assurances-vie non transférables. A peine 16% de l’épargne se trouve sur des livrets non réglementés. »
Boursorama a recruté 90 000 clients en 2013 soit 50% de plus par rapport à 2012 « Choisir une banque en ligne suppose d’être assez autonome dans la gestion de ses affaires », Benoît Grisoni, Directeur de Boursorama France
« Les Français ont de moins en moins d’hésitations à aller vers les banques en ligne. Nous avons recruté 90 000 clients en 2013, soit +50% par rapport à 2012. Le problème, c’est qu’ils croient qu’il est compliqué de changer de banque, alors que c’est assez simple. Si le numéro de compte bancaire devenait transférable, comme pour la téléphonie, cela permettrait sûrement de modifier cette perception. La vraie barrière au passage à la banque en ligne, c’est qu’il faut être assez autonome dans la gestion de ses affaires.
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