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Oh que j’ai été déçue de ne pas ressentir ce frisson, cette petite flamme dont m’avait tant parlée ma mère et qui permit au roman de Kenizé Mourad de conserver sa place de favoris dans sa bibliothèque, même après toutes ces années ! L’histoire est belle pourtant, la plume experte et la description ultra précise des évènements géopolitiques de l’époque donnent à ce roman un intérêt incontestable. Alors ne me demandez pas pourquoi je suis passée à côté du coup de coeur car je ne saurais vous l’expliquer… C’est sur la fin seulement, à la lecture des 100 dernières pages que j’ai commencé à me prendre de passion pour cette princesse déchue mais ce fut malheureusement un peu trop tard… Quant à vous, n’hésitez pas, tentez l’expérience et venez me donner vos impressions !
C’est à travers la plume de sa propre fille que nous découvrons le destin tragique de la Princesse Selma, l’une des plus belles princesses de l’Empire Ottoman qui assista, à l’âge de 7 ans, au déclin de la famille impériale. Avant le drame qui attend sa famille, la petite Selma rêve à la vie qui l’attend. C’est décidé, elle sera l’une de ces héroïnes musulmanes qui se battra contre la tyrannie des hommes. Elle vivra libre, fera de la politique et connaîtra les vertiges de l’amour véritable.
Dans les années 1920, alors que le pays se soulève contre l’occupation des alliés de la Première Guerre Mondiale, la princesse et sa famille sont contraints à l’exil et fuient leur terre natale sous le regard indifférent d’un peuple turc qu’ils ont toujours chéri. C’est à Beyrouth qu’ils trouveront refuge mais Selma et sa mère seront toujours les étrangères sur cette terre d’accueil et devront trouver seules les ressources nécessaires pour survivre.
Selma devient alors la Princesse aux bas reprisés. Afin d’échapper à ce destin médiocre, elle s’exilera de nouveau pour trouver, au bout du chemin, la prison dorée du Palais de Badalpour, en Inde, où elle épousera un raja fortuné qu’elle n’a pourtant jamais vu. Mais après avoir tant rêvé de liberté, comment peut-elle accepter le sort qui l’attend ? Contrainte de porter le burqa et d’observer le monde à travers les grilles de son palais, Selma finira presque par en perdre la raison.
C’est à Paris qu’elle finira ses jours et qu’elle donnera naissance à sa fille, l’auteur de ce roman.
Je vous souhaite une bonne lecture, amis bouquineurs, en espérant que vous profiterez mieux que moi de ce magnifique témoignage. Quant à moi, je suivrai certainement la suite des aventures de Selma avec Les jardins de Badalpour.