Avant de choisir un nouveau modèle de voiture, avant d’en acheter une, avant de se décider à passer son permis de conduire, avant de s’installer au volant pour aller chercher la tresse du dimanche, avant de tourner la clé de contact dans sa serrure, il y a un chiffre – ou plutôt un nombre – qu’il faut avoir à l’esprit : 8 milliards.
Huit milliards c’est le montant annuel des coûts externes de la route. Sur ces 8 milliards, 4,6 sont à mettre sur le compte de la seule voiture, ce qui correspond à 850 francs par voiture.
Les coûts externes d’un mode de transport sont les montants qui ne sont pas supportés par celle ou celui qui utilise ce mode de transport et qui le sont, donc, par l’ensemble de la collectivité. C’est ainsi, que chaque habitant – nouveau-nés et vieillards compris – paie chaque année, plus ou moins directement, 610 francs pour les coûts externes de la voiture et un peu plus de 1000 francs pour l’ensemble des transports routiers. Les coûts externes du rail ne coûtent, eux, que 60 francs par an à chaque habitant.
Parmi les coûts externes, l’Office fédéral du développement territorial (ARE), qui vient d’actualiser son étude pour l’année 2005, évoque les dépenses engendrées par les accidents, le bruit, les atteintes à la santé par la pollution, les atteintes climatiques ainsi que celles à la nature et au paysage. Parmi ces différents domaines, ce sont bien évidemment les coûts des accidents et ceux des dégâts à la santé dus à la pollution de l’air.
En comparant les résultats entre 2000 et 2005, l’ARE a constaté que les coûts externes de la route et du rail réunis ont grimpé de 6,9 à 8,5 milliards de francs, soit une augmentation de 24,2% répartie ainsi : 25% pour le trafic routier et 9 % pour le trafic ferroviaire.
Pour terminer ce billet, voici encore quelques comparaisons qui, même si elles ne sont pas raisons, devraient inciter à la réflexion. Huit milliards de coûts externes pour la route, c’est un milliard de plus que le budget des CFF, c’est approximativement le budget de la République et Canton de Genève et c’est deux milliards de plus que la dette cumulée du Canton de Vaud à fin 2006.
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