18 novembre 1916
Ma bien chère Marraine
Un mot pour vous donner un aperçu des horreurs des bandits boches, je vous dirais qu'il fait bien froid, et maintenant, c'est la pluie continuelle et je vous assure que l'on a pas chaud au pied par ce vilain temps.
Je vous dirais que j'ai trouvé vos bocaux délicieux ainsi que votre fromage, excusez-moi chère Marraine si je ne vous avais pas remercié.
Enfin, chère Marraine, je termine ma bien courte lettre, mes meilleures amitiés.
Virgile qui pense à vous.
Bonjour à vos chers parents sans oublier avec l'espoir de Dieu,
j'espère qu'il nous sauvera,
Adieu chère Marraine.
Coll. Jacki Pinon - Amicarte51
La guerre, ce n'est jamais drôle en général,, mais là, le texte est aussi triste et décousu que le visuel de la carte, et à sa lecture, on voit bien que Virgile n'a plus beaucoup d'espoir. On l'imagine sous le feu de la mitraille, des jours, des semaines dans des tranchées boueuses, sous la pluie, transi jusqu'aux os...
Alors que beaucoup de courriers se veulent chargés d'espérance, ou rassurant, même si la situation est grave, celui-ci n'est pas équivoque, et terriblement poignant.
La carte, encore une rue rémoise en ruine, le 155 de la Rue de Cernay, où il reste à peine 2 pans de murs, dont on peine à comprendre pourquoi ils sont restés debouts !
Pas facile de localiser le lieu actuel... tout a été détruit, puis reconstruit.
Ci-dessous, une tentative... pour ceux qui connaissent !