Sarkozy ricanant en coulisse c’était avant ! Avant que les médias révèlent l’arnaque de quelques 17 millions d’euros lors de la campagne pestilentielle de 2012 ! On le disait prêt à revenir en politique avant la fin de l’été. Mais ce qui arrive d’ici l’été ce sont les affaires. Gênantes, très gênantes. Petit tour de la question, alors que Mediapart et Le Monde publient des articles sur les affaires Bygmalion et Karachi.
L’affaire Bygmalion : 17 millions de dissimulés d’après la compta ! [clic]
La campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 semble avoir totalement dérapé. C’est ce qu’affirme Mediapart, ce mardi 17 juin. Selon son enquête, l’ancien chef de l’État aurait dissimulé 17 millions d’euros à la commission des comptes de campagne, soit six millions d’euros de plus que ce qui était jusque-là soupçonné.
Le média en ligne dit avoir eu accès au détail des factures réglées à Event & Cie (article payant), une filiale de la société d’événementiel, Bygmalion. Alors qu’elle est censée lui avoir versé 4,3 millions d’euros, l’équipe de Nicolas Sarkozy lui aurait en réalité adressé 21,2 millions d’euros. L’intégralité des meetings organisés pour le président-candidat aurait donc été sous-évaluée de plusieurs centaines de milliers d’euros. Ainsi un meeting à Villepinte annoncé à 444.206 euros aurait-il, par exemple, coûté plus de 1,8 million d’euros. Pire, deux réunions publiques organisées à la Concorde et au Trocadéro ne figurent dans aucun document. Selon Mediapart, ces deux événements auraient respectivement coûté 1.877.989 euros et 576.241 euros. Des chiffres contenus dans une clef USB découverte par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption, le 26 mai dernier.
Les dirigeants de l’UMP savaient-ils ? Jérôme Lavrilleux a reconnu le dépassement du budget et sa dissimulation par le biais de l’UMP, il a mis en cause Guillaume Lambert, directeur de campagne et Eric Césari, le directeur général des services du parti. Selon lui, la décision d’établir de fausses factures aurait été prise « lors d’une réunion dans le bureau d’Eric Césari, en présence de Guillaume Lambert, de Franck Attal, de Bygmalion, et Fabienne Liadzé, la directrice financière de l’UMP »
L’affaire Karachi : un avis contraire qui pèse lourd …
Le 12 juin, les juges ont décidé de renvoyer en correctionnelle six personnes dans l’affaire Karachi, des contrats d’armement avec le Pakistan et l’Arabie saoudite qui sont soupçonnés d’avoir participé au financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Nicolas Sarkozy, ministre du Budget en 1994, n’est à ce stade pas mis en cause dans l’affaire. Mais, comme l’indique Le Monde ce mardi, il peut toujours être entendu comme témoin assisté par la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à entendre les anciens ministres, laquelle pourrait même lui signifier une mise en examen. Car la justice se demande pourquoi Nicolas Sarkozy a «donné son feu vert à la conclusion des contrats controversés, contre l’avis de sa propre administration», écrit Le Monde.
Les accusations de financement libyen : des flux qui risquent de se tendre …
C’est dans ce dossier que Nicolas Sarkozy a été placé sous écoutes à partir de fin 2013. Les juges du pôle financier enquêtent sur des accusations de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime de Kadhafi. L’intermédiaire Ziad Takieddine a affirmé en janvier 2013 que l’ancien président libyen a apporté son aide à Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros mais n’en a pas apporté de preuve.
Le trafic d’influence présumé : un secret qui a des fuites …
L’ex-chef de l’Etat aurait évoqué au téléphone avec son avocat le cas d’un haut magistrat du parquet général de la Cour de cassation, Gilbert Azibert. Dans cette conversation, il est question de solliciter le juge pour se renseigner sur une procédure en cours devant la Cour de cassation, qui vise à contester la saisie par des juges des agendas de l’ancien président dans l’affaire Bettencourt. Une information judiciaire a été ouverte le 26 février pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction.
L’arbitrage Tapie : souffler n’est-il pas jouer ?
Trois juges du pôle financier enquêtent sur cet arbitrage qui a accordé 403 millions d’euros à Bernard Tapie en juillet 2008 pour régler son vieux litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d’Adidas. Les magistrats soupçonnent une entente illicite, un «simulacre d’arbitrage» pour favoriser l’homme d’affaires, avec l’aval de l’exécutif de l’époque. L’enquête démontre que Bernard Tapie s’est rendu plusieurs fois à l’Elysée avant la sentence litigieuse et les juges pensent que Claude Guéant, qui était à l’époque secrétaire général de l’Elysée, a servi d’intermédiaire pour organiser l’arbitrage. L’ex-chef de l’Etat, lui, nie avoir joué un rôle dans l’affaire.
Les sondages de l’Elysée : écouter c’est pas beau …
Un juge enquête, depuis début 2013, sur la régularité des contrats conclus, sans appel d’offres, entre l’Élysée et neuf instituts de sondage sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, notamment avec la société Publifact de son conseiller Patrick Buisson.