Arythmie cardiaque et embolie artérielle pulmonaire sont les risques révélés, à nouveau, par cette étude sur la pollution et ses effets délétères sur le cœur. En cause, ces microparticules déjà connues pour pénétrer au plus profond des poumons, et qui cette fois-ci sont associées à un risque accru de décès, après FA (fibrillation auriculaire) ou embolie pulmonaires. Les conclusions, publiées dans la revue Heart, précisent les voies des effets cardiaques de ces polluants atmosphériques, soit des voies « non-thrombotiques » – c’est-à-dire pas par la coagulation du sang.
Car l’étude n’a trouvé aucune preuve claire du lien entre la pollution et le risque de crise cardiaque ou d’AVC, mais des liens significatifs avec l’arythmie, la FA et l’embolie pulmonaire. Des maladies qui peuvent néanmoins des complications graves, surtout chez les personnes les vulnérables à antécédents cardiaques.
L’étude menée par des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine visait à explorer globalement l’impact à court terme de la pollution atmosphérique sur les maladies cardiovasculaires, à partir de 3 bases de données britanniques sur les maladies cardiovasculaires, le Myocardial Ischaemia National Audit Project (MINAP), l’Hospital Episode Statistics (HES) et les données de l’Office for National Statistics (ONS). Les chercheurs ont pris en compte, à partir de ces bases, les événements et maladies cardiovasculaires, dont les crises cardiaques, les AVC, la maladie cardiaque ischémique, l’embolie pulmonaire, la FA, l’arythmie et l’insuffisance cardiaque.
Au total ce sont 400.000 crises cardiaques, plus de 2 millions d’entrées en urgence pour événements cardio-vasculaires et 600.000 décès par maladie cardio-vasculaire qui ont été pris en compte.
Enfin, les données de pollution ont été obtenues à partir de la station de surveillance la plus proche du lieu de vie des patients, comprenant les concentrations de monoxyde de carbone, de dioxyde d’azote, des particules (PM10 et PM2.5), de dioxyde de soufre et d’ozone.
Les particules PM2.5 principalement en cause : Le principal lien entre les décès par maladies cardio-vasculaires et la pollution repose sur l’exposition aux particules PM2.5 et des décès suite à arythmie, fibrillation auriculaire et embolie pulmonaire.
Ainsi, l’exposition élevée aux particules fines apparaît associée avec l’arythmie, la FA et l’embolie pulmonaire, avec un lien particulièrement fort chez les plus de 75 ans et chez les femmes.
Cependant,
· le dioxyde d’azote est associé à un risque accru d’hospitalisation, de 1 à 4%, pour événements cardiovasculaires divers,
· le dioxyde d’azote, seul, est associée à un risque accru de 4% d’hospitalisation pour crise cardiaque (de type infarctus du myocarde sans élévation du segment ST).
En conclusion, si l’étude ne trouve aucune preuve claire d’effets de la pollution sur le risque d’infarctus et d’AVC, elle valide l’association avec celui d’embolie pulmonaire et d’arythmie cardiaque. L’absence globale d’effets sur les crises cardiaques « STEMI » et l’AVC suggère un effet par des voies « non-thrombotiques ».
Source: Heart June 5 2014 DOI: 10.1136/heartjnl-2013-304963 Short-term effects of air pollution on a range of cardiovascular events in England and Wales: case-crossover analysis of the MINAP database, hospital admissions and mortality
Lire aussi: POLLUTION en UE: Elle augmente jusqu’à 13% le risque de crise cardiaque –
POLLUTION: Jusqu’à 52% d’hospitalisations en plus pour insuffisance cardiaque –
Pour en savoir plus sur les effets de la Pollution