Nous vivons une période formidable.
Après avoir fêté le centenaire de la Federal Reserve Bank peu avant Noël dernier, cette année nous aurons pas mal d'autres centenaires à célébrer.
La commémoration la plus connue qui fera probablement la une de toute la presse pendant les quatre prochaines années sera sans nul doute celle de La Grande Guerre, la 14-18, la der’ des der’ comme ils l’avaient dit.
Mais cela sera certainement en oubliant fortuitement le centenaire de la fin de l’étalon or qui est effective depuis la proclamation du Franc en "cours forcé", ce qui a été le point de départ d’un siècle de spirale inflationniste et de dette publiques.
En effet, à l'éclatement de la guerre, afin d'éviter un 'bank run' des épargnants voulant convertir leurs billets contre de l'or (c'était encore possible à l'époque), ils ont temporairement suspendu la convertibilité... pour simplement l'annuler définitivement ensuite jusqu'à aujourd'hui.Il y a cent ans encore, durant la guerre de 14-18, nos alliés Russes ont eux subi un plus gros revers que de ce côté-ci du front : ils ont eu la révolution bolchévique menée par Lénine et son armée Rouge. Cette révolution marqua la fin d’une longue époque pour la Russie Impériale.
L’impact le plus notable de tous de notre côté, et qui fut cependant grandement atténué par la Grande Guerre (on a tout mis sur le dos de celle-ci), c’est la ruine de nombreux épargnants consécutive au défaut des Communistes sur l’ensemble des dettes de l’ancienne Russie.
J’ai nommé : Les fameux Emprunts Russes.Il y a un siècle, on ne jurait que par eux : ils offraient un excellent rendement et étaient « as good as gold » car ils étaient tous libellés en Francs-Or. C’était l’or transformé en rente. L’or faisait des petits une fois convertis en papier russe. Les Français se souviennent des Grands Emprunts Franco-Russes, hautement promus par le gouvernement Français et garantis par l’énorme potentiel qu’offrait l’Empire Russe.
Pauvres de nos aïeuls, la Guerre a tout emporté et ils n’ont jamais revu la couleur de leur argent (ou or dans ce cas-ci). La Guerre a bon dos tout de même.
Pourtant, à la veille de la guerre, les emprunts russes étaient cotés en bourse et s’échangeaient abondamment. Ils avaient littéralement inondé le marché. Ils bénéficient des soutiens les plus fervent de la part du monde politique et celui de la finance.
Cela ne vous rappelle-t-il rien ?
Il y a un siècle, si mon arrière grand-mère aurait caché dans une boîte grenier ses 25 napoléons plutôt que de les avoir convertis en un titre d' « Emprunt Nicholas » (titres de 500 Francs-Or à 3%), elle n’en aurait pas profité beaucoup plus mais au moins de nos jours j’aurais trouvé une vieille boîte rouillée contenant des rondelles jaune portant un pouvoir d’achat de 4300 euros. Au lieu de cela, j’ai retrouvé une caisse contenant de vieux bouts de papier pratiquement sans valeur. Sur eBay, sans doute pourrais-je en obtenir 5 ou 10 euros d’un collectionneur ?
Cent ans qu'on aura vu la ruine de tout un peuple : les épargnants de France, Belgique, Royaume-Uni, etc. qui avaient travaillé toute leur vie en se privant de la jouissance d’une partie de leurs revenus pour s’offrir une rente qui leur aurait permis de couler des derniers jours heureux (souvenez-vous qu’à l’époque il n’y avait pas de régime de retraites et que si vous ne travailliez pas, et bien vous ne mangiez pas). Tout cela a été possible grâce au complot Gouvernement-Banques qui ont réussi à enfumer tout le monde.
Et arrêtez de blâmer la Grande Guerre comme étant la cause unique, c’est vraiment faire preuve de petit esprit !
La Guerre n’a été que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Le château de cartes menaçait de s’effondrer à tout moment, la Guerre n’a fait qu’accélérer les choses, c’est tout.
Une fois de plus, ceux qui ont été les vrais instigateurs de cette grande ruine des peuples s’en sont fort bien sortis.Les similitudes avec la situation actuelle sont bien plus énormes que ce qu'on veut bien le reconnaître:
- Les épargnants n’ont jamais autant épargné ;
- Les États sont goinfrés de dettes, au moins autant que la Russie ne l’était mais ce n’est plus un seul pays dans le cas, c’est TOUS les pays dans le cas ;
- Les taux d'intérêts sont extrêmement faibles compte tenu du risque qui n’a jamais été aussi élevé ;
- Le Cartel Politico-Bancaire continue de jouer de leur orchestre sur le pont pour faire croire que tout va bien. Le plus navrant est que tout le monde les écoute…
2014 sera l’année où je rendrais hommage à tous ceux qui sont morts inutilement loin de chez eux pour « défendre ma liberté ». D'ailleurs je leur rend déjà hommage à chaque fois que je vais voter. Je ne vote pas pour les candidats aussi nauséabonds les uns que les autres, mais juste par respect pour tous ceux qui sont morts pour que moi j’aie le droit de voter.
Cependant, je garderais en tête que cette boucherie n’a été possible et a été prolongée inutilement par les mêmes mécanismes qui ont encore cours de nos jours et qui nous ont plongé dans la dernière crise : La Dette Publique et l’argent-papier.Ceux qui ont réussi à protéger leurs avoirs en 1914 et après nos jours sont ceux qui ont fait preuve de bon sens et ont tout mis dans des actifs physiques, dont en premier l’or.
Bonne année 2014 à tous !