Un peu comme un dessin d’art moderne ou d’enfant, – on ne saurait définir vraiment la chose-, la pochette en jette. Avec ses couleurs vives et sa vivacité de peinture, l’album sadnecessary de Milky Chance aurait tout d’un album punk et pourtant, le ton est tout autre.
C’est peut-être un article pour rien, non pas que les artistes soient mauvais, au contraire, mais la côte de Milky Chance est tellement haute que les convaincus sont déjà très nombreux. On ne compte plus leurs passages sur les radios jeunes ou moins jeunes, tellement leur musique a été adoptée par tout le monde.
Soyons honnêtes; ils le méritent totalement. Milky Chance est le genre de groupe qu’on aimerait se garder pour soi, au plus profond du coeur car ses chansons pourraient facilement devenir la bande-originale de notre vie.
Et pourtant, Clemens et Philipp se sont faits dans la pure tradition pop et surtout clairement Do It Yourself. Et le « fait maison » commence dans un« studio », enfin une chambre, celle de Clemens à Kassel, Allemagne. Ces origines germaniques ne sont pas totalement frappantes à l’ oreille, le mélange folk/reggae sonne naturel et world music dès les premières ébauches mises en ligne rapidement sur Youtube. Ebauches car comment appeler des chansons instrumentales? Et tout ça, il n’y a pas si longtemps et ça a fait le buzz sur le net. Parce qu’en plus d’être talentueux ils sont jeunes!
Et l’album est aussi frais que leur histoire. Avec une chanson comme Flashed Junk Mind, on atteint la définition même du cool et ce n’est pas l’hybride « Stolen Dance », semblable au Reckoning Song d’Asaf Avidan l’année dernière, qui va faire dire le contraire.
Et même quand la musique pourrait devenir plus pop voire grosse électro, en 3 notes de basses, tout devient plus classe et la longue virée en voiture peut continuer. Car cet album c’est un peu comme un road trip dans les rocheuses, c’est roots, c’est lent, juste bercé par une petite brise sur la nuque. Et même s’il y a parfois des morceaux Running à perdre haleine, la voix grave un peu enrouée comme après une rave en semaine vient rafraîchir l’ambiance. Et un peu à la manière de Stolen Dance, un désir de danser avec une envie de mourir. Bref, parfait juste avant l’été, comme si la tristesse était nécessaire… si elle était belle!
Crédit photo : davidulrich.de