Le 16 juin 2014
Synopsis :
Il a toujours un livre en tête pour soulager les maux de l’âme : dans sa « Pharmacie littéraire » installée sur une péniche, le libraire Jean Perdu vend des romans comme on vendrait des remèdes pour vivre mieux. Il sait soigner tout le monde – à l’exception de lui-même.
Cela fait vingt-et-un an, déjà, que Manon, la belle Provençale, s’est éclipsée pendant qu’il dormait en lui laissant pour tout adieu une lettre qu’il n’a jamais osé ouvrir. Mais voilà qu’arrive l’été, un été pas comme les autres qui verra Jean Perdu s’échapper de la rue Montagnard pour s’engager dans un voyage au pays des souvenirs, en plein cœur de la Provence, avant de revenir à la vie.
Une histoire pleine de chaleur, de réflexion et de drôlerie, racontée avec beaucoup de finesse, qui va tout droit au cœur du lecteur.
Les premières lignes :
Mais comment ai-je pu me laisser convaincre ? Les deux intendantes générales du 27, rue Montagnard, – Mme Bernard, la propriétaire, et Mme Rosalette, la concierge - avaient coincé ce pauvre M. Perdu entre leurs deux appartements qui se faisaient face, au rez-de-chaussée de l’immeuble.
Mon avis :
Je remercie tout d’abord Babelio et son opération Masse Critique, ainsi que les Editions Charleston pour leur confiance.
Jean est perdu (oui comme son nom !), en effet depuis vingt temps, il ne vit pas, il survit. En effet, la femme qu’il aimait éperdument est parti comme ça, du jour au lendemain, en le laissant seul, sans aucune explication, enfin si, avec une lettre.
Cette lettre, Jean ne l’a jamais ouverte, par colère, par tristesse, ou par lâcheté. Il a préféré ne pas savoir. Et d’ailleurs, il l’a complètement oubliée, et effacée de sa mémoire, jusqu’au jour ou il se laisse convaincre par ses deux voisines du rez-de-chaussée de venir en aide à sa voisine de palier, nouvellement arrivée dans l’immeuble, sans bagage. Son mari l’a mise à la porte sans ménagement. Jean va lui donner une table dont il ne se sert plus. Et dans un tiroir, sa voisine va y trouver la fameuse lettre oubliée, et la vérité sur la disparition de l’être tant aimé.
Pour survivre, durant toutes ces années, Jean a créé sur une péniche, une librairie très originale, il s’agit de "La pharmacie Littéraire". Jean tente avec succès de soigner les maux de ses divers clients. Il guérit les maux de cœurs, de l’âme ou de la personne. Il voit le livre comme une sorte de thérapie pour retrouver le bonheur ou la joie de vivre. Il n’hésite pas à déconseiller ou carrément à ne pas vendre un livre s’il ne convient pas à la personne. Il s’en suit parfois des scènes cocasses.
Quand la fameuse lettre oubliée revient dans la vie de Perdu, il tente d’abord de fuir, il ne veut pas la voir, pas la lire. Mais il finira par céder, et alors la vérité bousculera tout sur son passage. Perdu décidera de partir sur les canaux et fleuves de France, direction le Sud, sur les traces de l’être aimé.
J’ai aimé ce livre, et ce voyage avec Perdu. L’écriture de Nina George est parfois drôle avec sa galerie de personnages haut en couleurs mais elle est surtout belle et mélancolique. Le début est un peu lent, l’histoire est longue à se mettre en place. C’est peut être le seul bémol que je retiendrai. Ce roman fait la part belle aux sentiments humains, et avec ce voyage, Perdu va faire de très jolies rencontres qui le laisseront à jamais changé.
Ce roman est disponible aux Editions Charleston depuis le 10 juin 2014.