Les avis diffusés sur Internet influencent de plus en plus les décisions des consommateurs, et ce particulièrement dans le secteur du tourisme. Aujourd’hui en effet, la majeure partie des internautes préparent, organisent et réservent leur voyage en ligne après avoir consulté les avis d’autres internautes.
Selon qu’ils sont favorables ou défavorables, ces avis peuvent ainsi faire la fortune d’une entreprise ou en causer la perte. Ce phénomène pousse ainsi les moins scrupuleux à publier de faux avis, soit pour dénigrer les services d’entreprises concurrentes, soit pour vanter leurs propres services et ainsi dorer leur image.
Soucieuse de lutter efficacement contre cette pratique, les autorités renforcent ainsi leur contrôle.
TripAdvisor, géant américain qui se vante d’être le numéro un mondial des conseils aux voyageurs, s’est ainsi récemment attiré les foudres de l’autorité italienne de garantie de la concurrence et du marché. Celle-ci vient en effet d’ouvrir une enquête afin de vérifier si TripAdvisor « adopte les mesures idoines pour prévenir et limiter le risque de publication de fausses critiques ».
TripAdvisor assure combattre « agressivement la fraude » par la mise en place d’un système de détection très sophistiqué de contenus suspects. Les efforts du géant américain ne semblent pourtant pas suffisants pour les autorités italiennes qui considèrent que le rôle de modération de TripAdvisor doit s’intensifier afin de fiabiliser les avis.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes s’intéresse également de près à cette pratique de faux avis et vérifie auprès des gestionnaires de sites comment s’effectue le contrôle de l’impartialité des avis et de l’identification des faux avis.
Rappelons que les éditeurs de sites Internet sont responsables du contenu qu’ils éditent et ainsi soumis à une obligation de s’assurer de la licéité des informations éditées. La responsabilité pénale de l’éditeur pourra ainsi être engagée au titre de pratiques commerciales trompeuses en cas de publication de faux avis.
Est une pratique commerciale trompeuse toute pratique commerciale qui « repose sur des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur » sur plusieurs éléments, dont « l’identité, les qualités, les aptitudes et les droits du professionnel » (article L. 121-1 du Code de la consommation).
Il est alors encouru une peine d’emprisonnement de deux ans et une amende de 37.500 euros. A noter que la loi Hamon qui est entrée en vigueur le 14 juin de cette année procède à un durcissement des sanctions en la matière. Le montant de l’amende pénale pour les personnes physiques passe ainsi de 37.500 € à 300.000 € et, pour les personnes morales, de 187.500 € à 1.500.000 €.
Voilà qui devrait encourager les éditeurs à renforcer le contrôle de faux avis sur leur site…
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