Magazine Société
Assistons-nous à une disparition progressive de la démocratie ? La question se pose lorsque l’on regarde la modification dangereuse du comportement des citoyens et des syndicats. La démocratie représentative, celle qui résulte de la pratique du vote républicain, est attaquée de toutes parts. Les partis populistes, qui prospèrent aujourd’hui sur le terreau des angoisses populaires, sont plus ou moins ouvertement antiparlementaire. Le FN ne clame-t-il pas que, s’il cherche à avoir des représentants au Parlement Européen, ce n’est que pour pouvoir empêcher ce dernier de fonctionner ? Souvenons-nous que c’était l’attitude des partis nazis et fascistes qui ont finalement pris le pouvoir en Allemagne et en Italie. Certains politiques en place vont même jusqu’à préconiser la démocratie d’opinion, dans laquelle les réseaux sociaux deviendront l’outil d’expression quasiment unique avec tous les dangers que cela comporte. Le conflit actuel sévissant au sein de la SNCF est également symptomatique d’un refus de la démocratie au nom d’un corporatisme exacerbé. La réforme de cette entreprise a, en effet, été votée démocratiquement par une majorité de syndicats dits représentatifs. La CGT et Sud-Rail refusent ce vote et rejettent la réforme envisagée quitte à s’engager dans des actions de surenchère et jusqu’au-boutistes, guidées uniquement par des préoccupations électoralistes et corporatistes. Ce rejet de la démocratie représentative majoritaire comporte en lui-même le risque du recours à l’autorité, avec le risque d’aboutir à l’établissement d’un Etat « Poutinesque », c’est-à-dire à une dictature.