On les surnomme Les suprêmes en hommage au groupe mené par Diana Ross. Odette, Barbara Jean et Clarice ont vécu ensemble les souvenirs de toute une vie.
Je n’ai pas été emportée par l’histoire de ces quinquas pourtant pleine de charme et d’humour. Le style, les facilités, les convenances m’ont empêché d’embarquer. Je suis restée à quai et j’ai assisté, sans plaisir ni déplaisir, au premier voyage que nous propose Edward Kelsey Moore.
Pourtant, j’ai aimé le personnage d’Odette, volontaire et butée, qui n’hésite pas à se déshabiller pour boxer ses adversaires. L’auteur travaille à une suite. Ne risque-t-elle pas d’être identique à ce petit roman, certes rafraîchissant mais qui, à mon sens, manque de profondeur ? Et puis, cette fin… Elle aurait pu être belle mais l'auteur l'a polie jusqu'à la rendre banale.
Si ce n’est, assurément, pas un roman pour moi, je ne peux pas en vouloir longtemps à un auteur qui remercie, à la fin, sa mère pour sa première carte de bibliothèque.
Actes sud, 336 pages, 2014, traduit de l'anglais par Cloé Trali avec la collaboration d'Emmanuelle et de Philippe Aronson
Extrait
« Clarice ne ferait jamais la moindre réflexion à Barbara Jean sur ses habitudes vestimentaires, et nous le savions toutes deux. De la même manière, Clarice et Barbara Jean ne me diraient jamais en face que j'étais grosse, et nous ne rappellerions jamais à Clarice que son mari se tapait tout ce qui bougeait. Entre Suprêmes, nous nous traitions avec beaucoup de délicatesse. Nous fermions les yeux sur les défauts des autres et faisions preuve de prévenance, même quand cela n'était pas mérité.»