Ben (Jeremy Gardner) et Mickey (Adam Croheim) sont deux anciens joueurs de base-ball aux caractères très différents. Réunis par le destin, ils survivent, en apprenant à se connaître, dans un monde nouveau infesté de zombie. Tandis que Mickey est nonchalant, constamment occupé à écouter de la musique sur son baladeur, Ben est celui qui gère le mieux la situation, et les sort de tous les faux pas. Jusqu’à ce que Mickey capte un étrange message radio.
Ben (Jeremy Gardner) et Mickey (Adam Cronheim)
The Battery reprend à son compte les traits caractéristiques des films de zombies les mieux réussis. La principale étant la maxime suivante : le danger vient de vos compagnons, du panel des sentiments et des rancœurs humaines, bien davantage que des masses décérébrées qui ont envahi le monde. Ainsi, dans une certaine mesure, le binôme est davantage mis en danger par le manque de solidarité de Mickey que par les agressions d’infestés. Toutefois, le film emprunte vite une autre direction, laissant apparaître sous ce vernis violent, une véritable histoire d’amitié naissante. Mickey apparaît finalement comme un petit frère sensible à protéger plutôt qu’un égoïste forcené. Il rêve de trouver un endroit où s’installer alors que Ben certifie qui sont plus en sécurité en mouvement. Les interventions des zombies sont peu fréquentes, et leurs exécutions souvent filmés de loin, ou carrément hors-champs. Le reste du temps, Ben et Mickey s’entraînent au base-ball ou pèchent. Leurs pérégrinations sont accompagnées par la musique rock aux accents folks de Rock Central Plaza, The Parlor, Sun Hotel, El Cantador ou électro de Wise Blood. Autant d’hommages à la scène indépendante, qui prennent vie dès que Mickey porte ses écouteurs, des musiques solaires qui donnent aux plans de The Battery, un rayonnement et une joie de vivre mélancolique inattendue dans un tel univers. En opposition avec les grands espaces et la liberté omniprésente durant la plus grande partie du film, le scénario évolue vers un huit-clos claustrophobique et angoissant, dans une voiture assiégée. Ben se retrouvant seul, le temps s’écoule plus lentement, et un malaise s’installe qui fait un peu décrocher du film tant la tension devient insoutenable. Alors que Jeremy Gardner nous tenait attentif par les liens qui unissent les deux protagonistes, on se met, à ce moment-là, à espérer un dénouement rapide.
Mickey (Adam Cronheim)
The Battery renouvelle le genre en délaissant les espaces urbains, et marque son originalité en présentant des personnages véritablement empathiques auxquels on s’attache peu à peu.En partant du même point de départ que les mythiques films de George A. Romero, c’est-à-dire, la réunion de personnalités antagonistes obligés de survivre ensemble, Jeremy Gardner fait évoluer les deux comparses vers une complicité qui se créent sous nos yeux, donnant une vision moins sombre de l’humanité qu’à l’accoutumé. The Battery est tout autant un road-trip entre amis qu’un film de zombies. C’est sa principale force. C’est dire que l’on aime les messages passés dans l’œuvre du maître, mais un peu de légèreté ne fait pas de mal. Et si l’on y a droit en évitant les écueils lourdingues de la comédie horrifique, alors nous disons banco.
Boeringer Rémy
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