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40 députés et sénateurs français ont signé un appel à durcir l'interdiction de produits chimiques nuisibles aux abeilles. Une proposition de résolution sera prochainement déposée au Sénat pour interdire totalement les néonicotinoïdes en Europe.À l’occasion d’un colloque sur les pollinisateurs organisé au Sénat, le sénateur du Morbihan Joël Labbé, a dénoncé l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes dans l’agriculture européenne. Il appelle le gouvernement français à se mobiliser.« Les politiques doivent se saisir de cette question essentielle, pour la sécurité alimentaire, la biodiversité, et le bien-être des citoyens. En effet, les preuves du rôle néfaste de ces insecticides neurotoxiques pour les pollinisateurs, mais aussi pour la santé humaine, et pour l'environnement s'accumulent. Il n'est plus possible de rester dans l'inaction » affirme-t-il.Les sénateurs Joël Labée (EELV) et Germinal Peiro (Socialiste Républicain et Citoyen, SRC) déposeront le 19 juin prochain, une proposition de résolution pour une interdiction totale des néonicotinoïdes .Interdiction européenneEn janvier 2013, la Commission européenne proposait aux États membres de suspendre pendant deux ans l’utilisation de trois pesticides néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame) sur les semences, pour les plantations attirant les abeilles. Ces propositions s’appuyaient sur un rapport de l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), qui démontrait la toxicité de ces produits pour les butineuses. En effet, ces pesticides agissent sur le système nerveux des insectes. Avec le règlement du 23 mai 2013, la Commisison entérinait sa proposition, et limitait l’utilisation de 3 pesticides néonicotinoïdes pendant deux ans.>> Lire aussi: Bruxelles interdit des pesticides pendant deux ans pour préserver les abeillesLes sénateurs Joël Labée (EELV) et Germinal Peiro (SRC) demanderont le 19 juin prochain de dépasser la précédente décision de la Commission européenne, pour étendre l’interdiction à l’ensemble des néonicotinoïdes et notamment ceux utilisés en remplacement des insecticides interdits.« La décision de la Commission européenne s’arrête à ces trois molécules. Pourtant, deux autres molécules appartiennent à la famille des néonicotinoïdes : l’acétamipride et le thiaclopride. Comme pour les autres néonicotinoïdes, ces pesticides conduisent à une plus forte mortalité des abeilles » détaille la proposition de résolution.Responsables de la mortalité accrue des abeilles et d’une diminution de la production de miel, les néonicotinoïdes ne seraient de plus pasindispensables pour les cultures agricoles selon Clément Henri, le porte-parole de l’UNAF (Union nationale de l’apiculture française). « J’observe partout en Europe les effets néfastes des néonicotinoïdes. En France, la production de miel est passée de 33 000 tonnes en 1995, à moins de 15 000 tonnes en 2013. La mortalité à quant à elle augmenté considérablement depuis 1995. Le taux de mortalité des abeilles en 1995 était de 5 %, en 2013 il était de 40 % » explique-t-il.Il partage la position du sénateur EELV, José Labée, qui appelle à l’interdiction totale des néonicotinoïdes, aujourd’hui encore utilisés sur les cultures de blé, d’orge ou de betteraves.« Notre objectif est bien de parvenir à faire en sorte que l'usage des neonicotinoïdes soient totalement interdit dans l'ensemble des pays européens » assure Joel Labée à EurActiv.frSénateurs et députés aux coudes à coudesPrès de 40 sénateurs et députés français ont déjà signé la proposition de résolution. Et Joël Labbé s’en félicite.« Parmi les premiers signataires, tous les partis politiques sont représentés, c’est une première grande satisfaction. C'est bien la démonstration que le sujet est à la fois très sensible et à la fois très rassembleur, au-delà des appartenances politiques » déclare le sénateur EELV.Parmi les signataires, la sénatrice Chantal Jouano, le sénateur Jean-VincentPlacé, et aussi les députés André Chassaigne, Cécile Duflot, Danielle Auroi.Tous soutiennent une interdiction totale des néonicotinoides, pour mieuxprotéger les abeilles. Elles sont en effet indispensables à la biodiversité et auxrendements agricoles.L'impact des produits chimiques ne se limite pas aux abeilles, et touchel’ensemble de l’environnement : les oiseaux, les petits animaux vivants au fond de la rivière (mollusques, crustacés), et aussi la qualité de l’eau.PROCHAINES ÉTAPES:
- 19 juin : dépôt de la proposition de résolution par Joël Labbé sénateur EELV du Morbihan, et Germinal Peiro, député SRC
Sénat
- Proposition de résolution pour l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes