Première incursion dans le Morvan. Première d'une longue longue longue série.
Dès Nevers, le paysage change et devient verts pâturages, douces collines, prémices de la montagne. Le Morvan étend déjà sa ligne prometteuse en arrière plan. C'est là que nous allons. Bien sûr, même si notre destination du jour est le sommet, nous prenons quand même note de quelques villes dans lesquelles s'arrêter une prochaine fois : Châtillon en Bazois, son château et ses jardins qui bordent le canal du Nivernais ; le charme tranquille de Moulins-Engilbert ; évidemment Château-Chinon et Decize. Et puis, s'il ne devait y avoir qu'un endroit à choisir, ce serait, sans surprise, le musée et la mine du village de La Machine. Un monde qui me fascine toujours autant (voir mes incursions en Bolivie mais également en Savoie et dans le Vercors, dans la section correspondante, et qui s'enrichira donc bientôt !).
Au terme d'une charmante route sinueuse ("monter, descendre, ben oui, maman, la montagne, c'est ça !"), nous nous garons sur le gigantesque parking du musée de Bibracte. Coup de chance, nous tombons sur un rassemblement de Porsche, toute gentiment alignées là.
Il fait beau, mais frais, le temps idéal pour une longue balade. Nous choisissons l'option "visite du site en solitaire", peu friandes que nous sommes des groupes, et amatrices de randos en tête à tête avec le caillou. Bien sûr, la visite commentée tourne autour du travail des archéologues et doit être passionnante, mais ce sera pour une prochaine fois, tout comme celle du musée, abrité dans un très beau bâtiment moderne et au contenu d'apparence très riche.
Pour l'heure, cap sur la forêt et sur des pentes au dénivelée impressionnant. Le déjeuner dans le silence du plateau, assises contre la pierre de la Wivre, ce granit rugueux et pointu, a tout d'un festin quatre étoiles. Qu'ils sont à plaindre, les aventuriers du dimanche qui se sont contenté du maigre confort de tables et de chaises à la cafétéria du musée, quand ils avaient à disposition le plus beau restaurant du monde : la nature !
Plus loin, c'est une autre pierre qui nous attend, beaucoup moins rugueuse et plus accueillante celle-là : la pierre salvée, comme son son l'indique, est un gros caillou tout en rondeurs et qui soigne. Quand nous arrivons sur les lieux, une jeune femme l'embrasse à pleins bras, tandis que son amie nous explique que cette pierre particulière a des vertus curatives et que, rien qu'en la touchant, on sent ses bienfaits nous pénétrer. Admettons, nous tentons l'expérience. Impossible de savoir quels en sont les résultats. En tout cas, c'est doux, c'est chaud, c'est confortable comme les bras d'une maman ou l'épaule d'une grande soeur. Enfin, c'est ce qu'on en a conclu. C'est régénérant et c'est gratuit. Mère nature est généreuse avec ceux qui savent l'entendre.
En parlant de panorama privilégié, ce sont les archéologues, qui ont un bien beau lieu de travail ! Les vestiges qu'ils mettent à jour sur le site de l'antique cité gallo-romaine de Bibracte sont monumentaux et donnent une idée très claire de l'occupation du mont Beuvray et l'étendue de celle-ci. C'est un travail de cigale et de fourmi à la fois, à genoux dans la terre et le nez dans le vent.
Enfin, au terme d'une belle balade de deux heures à travers les bois et les plateaux, nous voici au sommet, à plus de 800 mètres d'altitude et avec une vue incroyablement vaste. Comme souvent, la table d'orientation nous indique que l'on peut voir le Mont Blanc, là-bas, droit devant... mais nous commençons à nous habituer à certains inconvénients climatiques ou végétaux qui, tant dans le Mâconnais qu'ici, nous empêchent de le voir...
Qu'importe, nous avons passé une superbe journée sur les traces des gallos-romains et nous reprendrons certainement un peu de Mont Beuvray. L'appétit d'une région vient en marchant !