Finollo Camicie, Gênes

Publié le 15 juin 2014 par Llc

Ce n’est un secret pour personne : j’aime les belles chemises, et de toutes sortes ; classiques, sport, sur mesure, prêt-à-porter, tout m’est bon pourvu que la qualité soit au rendez-vous. Comme par ailleurs il n’est pas interdit de rêver, j’ai décidé aujourd’hui de vous faire découvrir un endroit comme il en existe très peu, une « maison » au sens plein du terme : créée en 1899, transmise d’une génération à l’autre en même temps que le savoir-faire et la pratique qui la valorisent (rien à voir, donc, avec les marques d’un jour qui s’inventent au pied levé une histoire), et notoirement associée à un lieu, en l’occurrence la ville de Gênes, où elle joue à peu près le même rôle que Marinella à Naples (bien qu’en termes de quantités produites, il ne puisse être question de comparer les deux).

Que les amateurs de modernité passent leur chemin. Chez Finollo, tout est fait dans les règles de l’art, en prenant, non son temps, mais le temps qu’il faut pour que le client soit satisfait, soit, pour une chemise, jusqu’à douze heures de travail (dont sept pour les seules boutonnières).

Finollo, chemisier des grands de ce monde

Alors qu’il était voué à devenir maître-chocolatier à Gênes, Emanuele Finollo décide, après plusieurs voyages à Londres et à Paris, de vouer sa vie aux tissus, qu’il dessine, et à la confection de chemises sur mesure et de cravates. Il ouvre via Roma une boutique au style résolument Art Nouveau (dessinée par ses soins) et à l’intérieur très anglais, celle-là même où reçoit aujourd’hui Francesca Linke, héritière de la tradition familiale depuis la disparition de son père, Roberto Linke, en 2012. La notoriété de Finollo grandit. Elle est intimement liée à celle de ses clients fortunés (peu de gens le savent, mais c’est à Fernando Finollo, le fils, que l’on doit l’invention du nœud Windsor). Le duc de Windsor, Aristote Onassis, Karim Aga Khan IV, Gianni Agnelli ; j’en passe… Onassis faisait venir Roberto Linke dans son île de Skorpios pour les essayages d’usage. Quant à Agnelli, l’un des clients les plus prestigieux et les plus fidèles du chemisier génois, il avait pour habitude de commander des combinaisons caleçon-chemise créées expressément pour lui. Plus proche de nous, Lapo Elkann perpétue la tradition.

On devine à l’évocation de ces noms célèbres que les tarifs pratiqués par Finollo valent ceux d’autres grandes maisons comme Charvet ou – anciennement – Arnys : compter 375 euros pour une chemise en prêt-à-porter (faite main), 650 euros pour une chemise sur mesure (trois chemises minimum lors de la première commande). Heureusement, le visiteur de passage à Gênes pourra, pour beaucoup moins cher (entre 110 et 130 euros), repartir avec l’une des quelque 5000 à 6000 cravates que Finollo réalise chaque année, à la main s’il vous plaît, à raison de huit exemplaires par tissu, et sur lesquelles il est possible de faire broder initiales ou symboles. Qui a dit qu’il n’était pas possible d’acheter des souvenirs intelligents ?

Finollo

Via Roma, 38R
16121 Genova
Tel. : +39 010562073
E-mail : info@finollo.it

Site : http://www.finollo.it.

Photos © Finollo.