Duane Moore, le héros de Duane est dépressif, de Larry Mac Curthy, qui est sorti chez Sonatine en ce début d'année 2014, est un personnage de roman que j'ai pu voir deux fois au.... cinéma, incarné par Jeff Bridges sous la direction de Peter Bogdanovich, dans deux beaux films élégants et qui mine de rien , critiquait pas mal la société américaine des années 60 puis 80, La dernière séance et Texasville.
D'abord lycéen cumulant les petits boulots, obsédé par les filles Duane nous était apparu, à l’aube de la cinquantaine, père affairé de quatre enfants, patron endetté, alors que ses concitoyens n’avaient qu’une idée en tête, fêter le centenaire de leur petite ville.
Dans ce troisième volet de la trilogie, Larry Mac Murtry, qui est également scénariste de cinéma (et notamment du cultissisme Secret de Brokeback Mountain) continue dans la même voie de la satire intelligente de la société texane à travers ce personnage de Duane qui a désormais 60 ans, et qui décide un beau jour de prendre une décision radicale et incompréhensible dans cette partie des USA, celle d'abandonner son pick up et de remplacer l'usage de la voiture par celui de ses pieds, et cette décision, a priori anodine va lui faire totalement changer la vision de sa vie.
Sur près de 600 pages, l'auteur va nous suivre sur les traces de cet homme dans les mois et les années qui suivront cette décision, des années riches en espoir et aussi en drames. Mais malgré le drame, le romancier américain, fidèle à sa ligne de conduite, garde un ton plein d'espoir et d'optimisme. Il faut dire que Duane va faire des rencontres avec des personnages assez savoureux et plein d'humanités, et Duane, malgré le titre de l'ouvrage ne tombera jamais dans la dépression et va, au fil du livre, réussir à trouver la voie pour donner à sa vie le tour qu'il souhaitait lui donner . Un roman puissant et parfaitement troussé, qui offre pas mal de rebondissements inattendus, tout en proposant une profonde réflexion sur le sens de nos existences et sur les rapports avec nos proches.