Réaction par Richard HASSELMANN
Les plus anciens se souviendront de cette formule : "Il importe de s'assurer que des associations sans but lucratif, deviennent lucratives sans but !!"
C'était il y a déjà plus de 20 ans au moment ou l'on essayait de maitriser la dérive des dépenses publiques .Nous avions repéré l'évasion du denier public par le biais de subventions diverses et variées,
Libr'acteurs est cohérent, il y a un fil conducteur a notre position, nos analyses et nos propositions, traduites depuis plus de 2 ans dans nos billets.
Nous enfonçons donc le clou. Si l'on veut vraiment maitriser le déficit du pays, mieux dépenser notre PIB (produit intérieur brut), l'orienter là ou il est le plus utile au plus grand nombre, il faut changer la motivation politique. Il faut qu'un citoyen qui brigue un mandat, soit animé par une conviction et un projet, et mettre fin ainsi a la démarche qui consiste à n'avoir pour seul projet que la conquête du mandat.
Ce projet de gain ou de conservation du mandat, coute cher, en dépenses clientélistes, en saupoudrage de dépenses, en soumission aux lobbies financeurs. A tous les niveaux, de l'Etat a la plus petite collectivité commençons par le commencement ;
Un mandat pour porter un projet et non le projet de gagner un mandat !!
Réaction par Eric CAMPION
Les contrats aidés doivent faire l'objet d'une réforme structurelle actuellement en cours de discussion au sein du Grenelle de l'insertion. Il faut en effet qu'ils soient utilisés dans une logique d'insertion, la baisse du chômage devant résulter de réformes structurelles.
Dans cet état d'esprit, les contrats aidés seront limités aux seules personnes très éloignées de l'emploi, c'est-à-dire aux bénéficiaires de minima sociaux et aux demandeurs d'emploi relevant du " parcours 3 ". Leur renouvellement au-delà d'une durée de un an sera conditionné soit à un parcours d'insertion ou de formation, soit à une situation particulière, en fonction des conclusions du Grenelle de l'insertion.
Quand on sait que les 880 000 associations en France emploient 1 700 000 salariés, soit 907 000 emplois en équivalent temps plein et mobilisent 12 000 000 de bénévoles, soit 800 000 emplois en équivalent temps plein.
Quand d'autre part on connaît le poids financier des associations : Le budget cumulé du secteur associatif est estimé à 48 milliards d'euros, soit 4% du PIB hors apport des bénévoles et mise à disposition de personnel
Quand de plus on sait que l'origine de ces ressources budgétaires est publique à la hauteur de 60%, je ne peux que m'inquiéter de certaines mesures annoncées par le Président Sarkozy
Comment les associations-employeurs vont elles survivre dans ce cadre de contrats aidés limités à un an et renouvelables dans certaines conditions ?
Comment insérer des jeunes étudiants en situation d'échec ou des jeunes diplomés difficilement " employables " ? (faudra t-il attendre qu'ils soient des chômeurs longue durée ?)
Comment une fois de plus l'économie solidaire et sociale va pouvoir agir et jouer son role fondamental d'insertion d'un public précarisé ?
Réaction par Christian LIEBER
Faut-il que Libr'acteurs commente cet épisode aussi prévisible que " misérablement comptable " ? Je ne le pense pas. Car notre mouvement travaille sur un autre horizon. Certes, nous dénonçons depuis longtemps les déficits publics pour ne pas venir contester l'effort indispensable de réduction des effectifs de la fonction publique. Et ce que le privé fait depuis 30 ans, le public peut le faire.
Mais ces décisions sont prises sans perspectives, sans la vision alternative que nous appelons de nos vœux et sans laquelle les efforts demandés, pour autant qu'ils soient justifiés, ont peu de chance d'avoir l'adhésion indispensable. Or les causes de ce manque de légitimité et de crédibilté, nous les connaissons.
C'est ce statu quo dans nos mœurs politiques où les élites sont dispensées de montrer l'exemple et veillent à se reproduire entre elles. C'est bien pour cette raison que nous voulons une limitation draconienne du cumul des mandats dans l'espace et dans le temps accompagnée d'un statut de l'élu, et probablement même du candidat et de l'ancien élu.
Nous pensons également qu'une politique qui s'accommode d'un libéralisme débridé et du fossé qui se creuse entre ceux qui ont trop d'argent et ceux qui en manquent cruellement, d'autant plus cruellement que l'avidité consumériste de l'honnête citoyen est sans cesse exacerbée, que cette politique, par conséquent, finira par l'explosion, la révolte, pour le malheur même de ceux qui l'initient ! Aurions nous oublié les enseignements de l'histoire ?
C'est pourquoi nous pensons que l'ESSOR (économie sociale, solidaire et responsable) est une réponse novatrice pour remettre le plus grand nombre au travail et renouer avec le cercle vertueux d'une consommation mieux partagée qui stimulera la demande.
C'est bien sur ces fondamentaux de l'exemplarité, d'une démocratie régénérée et d'une économie plus solidaire (et probablement plus efficace) que Libr'acteurs doit combattre cet ordre établi qui veille à ce que les vrais problèmes ne soient jamais abordés.
Réaction par Nicolas FROISSARD
Le modèle économique actuel est en déclin. Tout le monde le sait. Et pourtant on refuse de repenser et réinventer notre système. On préfère panser. Il nous faut imaginer un nouveau mode de répartition des richesses. La croissance est un mythe voire un leurre. Produire et consommer davantage ne résoudra pas la crise que nous traversons. La croissance peut même aggraver la crise écologique.
La création de richesses est aujourd'hui importante et même suffisante. Elle devrait permettre à chacun de vivre dignement ! Les entreprises françaises ont par exemple réalisé des profits et versé des dividendes records en 2006.
Le problème alors ?
Une répartition inéquitable de cette richesse. Les uns, très peu nombreux s'enrichissent toujours plus (les dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 35% en 2006) et sont lancés dans une course à la surconsommation. Les autres, très nombreux, s'inquiètent de la faiblesse de leur pouvoir d'achat. Beaucoup sont même obligés de lutter pour leur survie (800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde), de plus en plus d'ailleurs au sein de nos pays dits développés.
Il est plus que temps de construire collectivement un nouveau modèle économique et social garant d'une juste répartition des richesses entre actionnaires, clients et salariés.
Le collectif Libr'acteurs vous remercie par avance de votre participation à nos réaction par vos commentaires