Le billet de JPROCK :
Il est déjà loin le temps du Roi Soleil. aujourd’hui Emmanuel Moire se retrouve au Cirque Royal sous son propre nom et avec un album intitulé "Le Chemin" qui s’est plutôt bien vendu auprès d’un public formaté variété française et qui a pu aussi l’apprécier en tant que vainqueur de Danse avec les Stars sur TF1.
Pas très rock tout ça me direz vous ?
En effet le chanteur de charme français gravite dans un créneau qui n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais quand on est chroniqueur et que l’occasion vous est donné d’aller juger sur pièce, on prend un gros risque et on paye de sa personne.
Pas de première partie (ouf !) et un show annoncé d’une durée de cent minutes prévu à 18h production française oblige lorsqu’on est un dimanche.
Sur scène c’est plutôt la sobriété qui domine avec un artiste plutôt modeste qui laisse d’abord son groupe s'exprimer avant de le rejoindre de manière assez discrète.
Emmanuel Moire n’est pas vraiment une bête de scène, et le spectacle tout en nuances mais aussi sans réelle émotion ( quand émotion il y a elle semble amenée volontairement et pas spontanée) se déroule sans vrais moments forts.
Chaque titre souffre d’arrangements peu aventureux et assez convenus dans le pur style qui ne fait peur à personne et certainement pas au public majoritairement féminin venu en masse et suspendu au sourire de son artiste favori.
Bien sur notre homme est sympa et il possède une bonne voix, je ne le conteste pas, mais au niveau des compos hormis trois quatre titres plus évidents comme « Sois Tranquille « , « Beau Malheur « , « Ici Ailleurs « et dans une moindre mesure « Venir Voir « , ça ne vole pas bien haut et on reste dans le domaine d’une variété qui fait les beaux jours des divans en velours du dimanche après midi chez Drucker.
Bref ce concert est vite devenu pour moi une torture chinoise, et je fus sauvé in extremis par l’arrivée sur scène en fin de spectacle de Sirius Plan, le combo féminin emmené par Gaëlle Mievis venu partager un duo avec le chanteur français.
Un beau moment en soi, et de jolies harmonies vocales, peut être à mon sens le titre le plus réussi du show.
Ceci dit les fans apprécient grandement au vu des réactions dans la salle et d’un parterre rapidement debout après quelques titres.
Personnellement je déplore le peu de prise de risque par rapport aux versions des albums studios et le côté trop lisse du personnage sur scène, autant de qualités appréciées par contre par son public qui aime ce genre de musique.
Qu’est ce que je faisais là alors ? Je me pose en effet la question...
Comme quoi quand on a été bercé par les Doors, biberonné par The Sisters of Mercy et éduqué par Springsteen, Led Zep et Genesis, la prise de risque de se confronter à une famille musicale dont les codes sont à mille lieux des vôtres n’est pas toujours une bonne idée.
Je laisse donc Emmanuel à ses fans, qui de toute façon ont arrêté la lecture de cette chronique depuis plusieurs lignes et me brûlent déjà en place publique l'oeil revanchard en me traitant de gros nul qui n’a rien compris.
Pourtant je vous assure je ne demandais qu’à apprécier l’artiste en live, mais dans certains cas juste faire preuve de bonne volonté ne suffit pas.
Texte et photos : JPROCK.
Setlist ( sous réserve )
Introduction (Medley instrumental)
La Vie Ailleurs
La Blessure
Suffit Mon Amour
Venir Voir
L'adversaire
L'attraction
Être À La Hauteur
Le Sourire
Sans Dire Un Mot
Sois Tranquille
Beau Malheur
Ici Ailleurs
Adulte Et Sexy
Ne S'aimer Que La Nuit
Promis (avec Sirius Plan)
Quatre Vies
Le Chemin (Guitare-voix)