Le régime des intermittents est-il juste ?

Publié le 15 juin 2014 par Christophefaurie
La presse étrangère parle de nos intermittents et de leur grève. Ailleurs, ils font des petits boulots, et ne se révoltent pas contre leur gagne-pain. Que dit-elle de notre système ?
  • Il remonterait à 1936. Le gouvernement de l'époque aurait constaté que l'industrie du cinéma reposait sur l'emploi précaire d'artisans, et que si ceux-ci n'avaient pas certaines garanties, ils iraient travailler ailleurs. En quelque sorte, la France a donné un salaire à ces personnes, qu'elles travaillent ou non. 
  • Le coût de l'affaire, 1md€. 100000 personnes en bénéficieraient. 
  • Le système se prête à l'abus et à la fraude. En fait, ces fonds sont détournés par l'industrie de la culture. Ils subventionnent des gens riches !
Ce système étant par nature déficitaire, il serait, du fait de ses pertes cumulées, responsable d'une grosse partie du déficit de la sécurité sociale. Il n'aurait donc rien d'anecdotique. (Contrairement à ce que je pensais.)
Mais le problème n'est peut-être pas là. C'est l'assurance chômage qui finance les intermittents. C'est donc un détournement du terme "assurance", puisque, en quelque sorte, l'aléa est certain. Surtout, c'est une partie de la population, le salarié du privé, qui supporte seule une mesure d'intérêt général. En particulier, les fonctionnaires ne seraient pas concernés, alors que ce sont de gros consommateurs de culture. Contradiction avec notre acception actuelle de "justice" ? 
Conclusion provisoire :
  • Le système est peut-être justifié, mais exclusivement pour une partie de ceux qui en profitent aujourd'hui. En particulier, beaucoup pourraient avoir un second travail, comme ailleurs dans le monde, sans que cela nuise à qui que ce soit.
  • Le régime devrait être payé, en premier lieu, par ceux qui en profitent. Industrie de la culture ou du tourisme (régions à festivals, par exemple), stars, et clients aisés. 
  • S'il reste de la place pour des subventions, c'est l'Etat, donc l'impôt collectif, et pas un groupe de défavorisés, qui doit les financer.