Za ! Ce kanji signifie s’asseoir. Etre assis, le dos droit, immobile, n’est pas automatiquement zazen. S’asseoir, peut devenir zazen à condition que cet exercice soit synonyme de « rupture ». Parce que zazen n’est pas un ajout, une activité en plus, qu’il serait bien d’ajouter aux actions qui sont les nôtres tout au long d’une journée. Zazen est une « rupture » avec notre manière d’être habituelle, notre manière de faire et de voir habituelle. C’est à l’occasion de cette « rupture » que se révèle un niveau d’être inhabituel qui s’accompagne de qualités d’être inhabituelles : le calme, la paix intérieure, la sérénité.
Ces qualités d’être ne manquent à personne. Je ne souffre pas d’un manque ; je souffre d’ignorer ce qui ne manque pas. Par la pratique de zazen, je ne gagne rien ; je perds l’ignorance de ce niveau d’être que le zen appelle notre « vraie nature ».
Pourquoi pratiquer zazen chaque jour ? Afin de se « familiariser » avec cette manière d’être plus sereine, plus calme, plus confiante.
« Méditer ! »
Tout le monde en parle. La pratique méditative aborde de nombreux secteurs de la vie sociale. La pratique de l’assise silencieuse, appelée zazen, prend place dans le milieu hospitalier, dans les prisons, dans la préparation des sportifs de haut niveau, dans des écoles privées, chez les cadres, et ...dans les chaumières.
Encore faut-il ne pas s’écarter du sens de cet exercice. Zazen n’est pas une activité « en plus » qu’il serait bien d’ajouter à la somme des activités qui composent notre quotidien. Zazen est une « rupture », momentanée, avec notre manière d’être et notre manière de faire habituelles. Le zen, en Occident, souffre facilement d’un malentendu. Le but du zen n’est pas de fortifier un ego XXL pour en faire un ego XXXL, voire le rendre capable de performances supra- normales : physiques, psychiques ou spirituelles. Le but du zen n’est pas, au profit de l’ego, d’accroître notre savoir ou notre pouvoir.
Zazen est une rupture avec le règne de l’ego qui est source des soucis, de l’appréhension, de l’inquiétude, de l’agitation, de l’angoisse. Cette rupture rend la personne à elle-même, à ce qu’elle est au plus profond de l’être : sa vraie nature. Cette rupture momentanée permet et favorise l’irruption des qualités d’être qui sont les symptômes de l’état de santé fondamental de l’homme : la calme intérieur, le silence intérieur, la paix intérieure ; qualités d’être qu’il serait bien d’offrir aux personnes avec lesquelles on partage ce qu’on appelle ...sa vie.
Jacques Castermane