Ce roman m’a été offert par Carine, pour qui il a été un véritable coup de coeur. Et je comprends pourquoi. Il commence comme un roman social sur la maladie, une réflexion sur l’annonce coup de tonnerre: que ferions-nous si on nous annonçait qu’il nous reste peu de temps? Jacques est un personnage très touchant: désemparé devant l’annonce, il hésite, tourne en rond, fait finalement peu de chose de ces quinze jours qui lui sont laissés, préfère rompre avec Françoise plutôt que de lui imposer son agonie. Pendant toute cette première partie, je me suis donc demandé ce qu’avait de si spécial ce roman, et si on partait pour un roman d’émotion…
Et c’est ensuite que tout bascule. Que tout prend forme petit à petit, que chaque pièce vient prendre sa place et que le roman se transforme en terrible thriller. Car Jacques n’est pas cloué dans ce lit par hasard. S’il est le narrateur de ses derniers jours, nous lisons ensuite la voix de ses visiteurs qui lui commentent tout ce qui se passe autour de lui. D’abord son médecin, puis ses amis, ses collèges, et même les autres patients. Et avec leurs paroles, très vite, on commence à sombrer dans la psychose. A voir l’horreur se déployer. A comprendre tous les indices qui avait été disséminés sous le nez de Jaques sans que ni lui ni nous ne nous en rendions compte et qui pourtant étaient tellement évidents. Et on comprend.
Et là où ce livre est génial, c’est qu’il ne s’arrête pas là. Car une fois que le mystère a été dévoilé, il est relancé: un autre que Jacques est menacé, sans s’en rendre compte, et personne ne peut le prévenir à part peut-être Jacques, l’impuissant auditeur. Jusqu’où cela va-t-il aller? Impossible de le prévoir, car jusqu’au bout, le roman déjoue nos hypothèses et nous retourne la situation encore et encore, jusqu’à une chute magistrale.
La note de Mélu:
A découvrir absolument!
Un mot sur l’auteur: Alain Monnier (né en 1954) est un auteur français qui a déjà signé plus d’une douzaine de romans.