Il arrive à chacun d’être confronté à un dilemme personnel troublant, comme un mensonge du conjoint ou la trahison d’un proche ou d’un ami. Cette étude de l’Université de Waterloo montre que se placer dans la position d’un observateur –et non de la victime- et prendre de la distance, permettent d’envisager plus sagement la question. Distance psychologique, mise en perspective sont ici recommandées pour parvenir à la « sagesse ». Quitte à « s’imaginer » à la 3ème personne.
· En pratique, lors d’une première expérience, les participants, tous impliqués dans une relation monogame, ont été invités à imaginer un scénario dans lequel leur partenaire ou le partenaire d’un ami avait été infidèle, puis à répondre à une série de questions sur ce scénario. Les questions étaient conçues pour induire un raisonnement sage, reconnaître les limites de ses propres certitudes, rechercher un compromis, prendre en compte les points de vue des uns et des autres, et envisager les différentes issues possibles du scénario.
Les résultats des expériences indiquent que les participants qui ont été invités à raisonner sur un scenario mettant en scène un ami apportent des réponses plus sages que ceux invités à raisonner sur un conflit les impliquant directement.
· Dans une seconde expérience similaire, les participants devaient adopter une position à la première personne (s’imaginer dans la situation) ou à la troisième personne (se mettre à la place d’un ami). Les résultats confirment que participants qui réfléchissent à leur propre problème en raisonnant à la première personne se montrent moins sensés que ceux qui réfléchissent pour un ami. Adopter le point de vue d’un étranger pour réfléchir à sa propre situation permet de raisonner aussi sagement que de réfléchir à un problème qui concerne un ami.
· Enfin, une 3ème expérience qui a comparé les données de jeunes adultes (20-40 ans) et d’adultes plus âgés (60-80 ans) montre que l’adage qui dit que la sagesse vient avec l’âge, n’est pas vérifié !
Le « paradoxe de Salomon » : « Nous sommes les premiers à démontrer qu’il existe un moyen simple d’éliminer ce biais dans le raisonnement en parlant de nous-mêmes à la troisième personne et en utilisant notre nom lorsque nous réfléchissons à un conflit de relation » Un biais que les chercheurs nomment le « paradoxe de Salomon », où Salomon, en position d’observateur, met 2 parties opposées face une situation qui oblige au moins l’une d’elles à modifier sa position.
Source: Psychological Science Distance From a Conflict May Promote Wiser Reasoning
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