Une équipe de la DEA est prise pour cible après qu'elle a perdu 10 millions de $ lors d'une descente...
La critique ni bite, ni couille de Borat
D'abord baptisé Ten (en rapport aux dix millions perdus du synopsis), Sabotage signe un énième retour raté pour Arnold Schwarzenegger, le film n'ayant pas marché du tout (8 millions de $ aux USA, probablement pas plus pour l'international, ça sent le sapin pour cette production à 35 millions). Le retour du roi Arnie ne semble pas intéresser grand nombre comme le confirme les chiffres de The last stand (48 millions de $ de recettes mondiales contre 45 de budget) et Evasion (sauvé par ses chiffres à l'international allant jusqu'à 137 millions mais flop aux USA avec 25 millions pour un budget estimé au double). Alors est-ce normal que le public délaisse autant l'idole des actionners des années 80-90? Pour le film de Kim Jee Woon c'était clairement dommage vu que le film se dégustait comme une bonne petite série B décomplexée; mais pour ce film de David Ayer, j'ai bien peur de ne pas être aussi élogieux. Déjà en faisant la comparaison entre les bandes-annonces et le film lui-même, il y a un énorme fossé. Les deux semblent ne pas être le même film compte tenu de certains détails. (attention spoilers) Non, l'enlèvement de sa famille n'est pas le vecteur de Schwarzy pour s'en prendre aux méchants qui tuent son équipe et la réplique d'Olivia Williams "le cartel a votre femme et votre fils". Cet élément est expédié dès les premières secondes dans le générique avant de revenir sur le tapis via un monologue de Sam "je n'ai pas eu un seul rôle marquant depuis Avatar" Worthington à Olivia Williams.
En fait, après une opération foireuse un cartel a kidnappé et tué sa famille et il n'a jamais trouvé les coupables. Un trauma tellement pris à la légère que l'on n'est pas tellement intéressé par l'histoire du coco. Même dans Dommage colatéral c'était plus crédible sur le même topo. Probablement une mauvaise traduction puisqu'entre le meurtre du cartel et l'apparition de Williams il y a environ quinze mois! Non, le motif de ce baron de la drogue et du montant saisi dans la bande-annonce (d'ailleurs je ne sais pas d'où vient ce plan où l'on voit le chef de la DEA dire que ses troupes ont saisi le montant faramineux) est également faux puisque les deux éléments n'ont strictement rien à voir ensemble. Non la scène d'intro des bandes-annonces ne contient pas les mêmes opérations. Ce sont deux opérations bien distinctes une au début et une au milieu. Pas de méthamphétamine dans la première, pas d'argent dans l'autre. On n'ira pas jusqu'à aller vers la publicité mensongère (finalement au vue du niveau du film on s'en fout vraiment pas mal), juste du marketing foireux. (fin des spoilers) Dès l'ouverture, vous êtes rôdés au niveau des personnages: bienvenue chez une unité d'élite de la DEA (lutte anti-drogue donc) bourrés de beaufs où l'on se surnomme Pyro parce que vous avez fait exploser un immeuble ou Monster.
Passons sur l'aspect Top Gun de la chose, les protagonistes ayant la facheuse habitude de ne pas savoir jouer au jeu phare des Nuls, à savoir "Ni bite, ni couille" (rajoutez des autres grossiertés en rapport avec l'anus et le sexe féminin). Ce n'est pas dur pourtant de ne pas parler de cela dans une banale conversation et pourtant nos héros ont un beau zéro pointé au compteur. On n'est pas vraiment choqué, tant Schwarzy n'a jamais fait dans la finesse et notamment grâce à son excellent doubleur Damien Beretta (c'est ce qui fait aussi le chame d'un film avec Schwarzy), mais clairement les dialogues sont d'une pauvreté et d'une vulgarité incroyable. Ensuite, l'intrigue est compliquée pour pas grand chose, on trouve assez facilement le quiproquos ambiant (l'excuse du cartel ne paraît pas crédible une seconde, on sent qu'il y a un coup fourré) et une fois que c'est le cas cela n'en devient pas plus intelligent, sans compter le final totalement incohérent juste fait pour donner une énième séquence bourrine. De David Ayer, on ne semble vouloir citer que le coup de poker Training day (qui n'est franchement pas indispensable) et End of watch, mais ce serait oublier un lourd passif de réalisations et scénaris pauvrets à l'image de SWAT, Fast and furious (premier du nom) et Au bout de la nuit.
Pas de quoi s'embaler à l'horizon d'autant qu'il reprend la beauferie et l'unité d'élite de SWAT (il nous met même la scène de muscu avec Schwarzy soulevant de la fonte à l'image de Colin Farrell et Samuel L Jackson!), des éléments de corruption de masse à la Au bout de la nuit et quelques effets de réalisation de son petit dernier (genre caméra en mode FPS sur une arme, ce qui n'est pas très beau à voir). Au niveau de la réalisation, le coco signe des scènes à peu près lisibles, ce qui n'est paas un mal mais on n'éprouve pas tellement de plaisir à voir ces scènes, ce qui était toute la différence du film de Kim Jee Woon. A vouloir rester très sérieux et craspec dans son intrigue (Josh Holloway finit quand même clouer au plafond les tripes à l'air, un des cocos se prend un train, Joe Manganiello se prend une balle face caméra), Ayer perd le spectateur dans un divertissement sans fun mais où on ne s'ennuie curieusement pas. Le plus drôle étant probablement la jovialité de nos cocos en période de deuil. Ils ont perdu un des leurs, ils se soulent en faisant un barbecue! Crédible! Ensuite, il faut bien dire que tous les acteurs cabotinnent, Worthington peut être moins (c'est de loin le moins chaud bouillant du groupe). Mireille Enos en fait des caisses en flic camée (alors qu'elle est à la DEA, humour!), Schwarzy bouffe du cigare et de la bière au détriment de vraiment faire plaisir au spectateur, Olivia Williams sait très mal imitée la femme qui boîte (admirez le sous-entendu)...
Un petit navet grossier et pas très passionnant, pas aidé par un casting très cabottin et dont le pire du lot est une actrice.
Note: 6/20
Note naveteuse: 13/20
SABOTAGE - Red Band Trailer / Bande-Annonce... par Lyricis