La critique de Jean-Baptiste :
Bonjour, bonjour lecteurs fidèles (ou non), aujourd'hui c'est à moi, le plus grand des petits-enfants de l'auteur de ce blog, d'écrire un article. Mais que tous les néophytes se rassurent, je ne parlerai pas ici de "nekketsu", "shonen "ou seinen, pour permettre au plus grand nombre de comprendre… Je suis ici pour parler de l'univers de Neon Genesis Evangelion (en abrégé : "EVA"), car oui, ce n'est pas une simple oeuvre, c'est tout un univers. Je m'explique …
EVA prend ses origines en version papier dès 1995, par le crayon de Yoshiyuki Sadamoto, mais le projet bifurque pour devenir principalement un anime à part entière. L'histoire évolue dorénavant avec l'anime et non pas avec le manga papier comme c'est traditionnellement le cas.
Ce qui rend EVA si particulier, ce sont ses versions alternatives et ces scénarios parallèles. On dénombre 7 versions différentes de EVA, qui permettent de créer un univers extrêmement développé, mais dénature les personnages. En effet, les différentes versions n'ont pas toujours été scénarisées par les mêmes artistes, rendant par exemple le personnage principal très changeant par rapport aux versions et donc légèrement impersonnel. Cependant, c'est le seul défaut que je peux reprocher à EVA, tant les qualités des scénarios, toutes versions confondues, sont irréprochables.
Un scénario qui mène le lecteur (ou spectateur) dans un enchevêtrement de rebondissements, combats épiques et de réflexions psychologiques tel que les non-initiés pourront se perdre facilement dans ses tumultes.
Le pitch parait simple : en l'an 2000, une gigantesque explosion se produit en Antarctique, provoquant un cataclysme (raz-de-marée, fonte des calottes polaires) qui dévaste une grande partie de la planète. Les autorités déclarent que cette catastrophe est due à la chute d'un astéroïde.
Quinze ans plus tard, l'humanité a surmonté cet événement, appelé le Second Impact. Mais de mystérieuses créatures nommées Anges font leur apparition, et tentent de détruire Tokyo-3, la nouvelle capitale-forteresse du Japon, construite après le Second Impact.
Pour les combattre, l'organisation secrète NERV a mis au point une arme ultime, l'«Evangelion », géant anthropoïde piloté comme une simple mécanique, mais en réalité créature bien mystérieuse.
Shinji Ikari, 14 ans, se rend à Tokyo-3 sur invitation de son père, qu'il n'a pas revu depuis 10 ans. Il doit piloter ces fameux Evangelion, créatures éponymes de la série.
Mais de ce scénario simple découle une multitude de réflexions sur le conditionnement des soldats, la relation père-fils, le poids des responsabilités ou l'aliénation humaine, en passant par le concept du dilemme du hérisson d'Arthur Schopenhauer.
Tout ça servi par une animation de grand cru et des références bibliques, de nombreuses références à la religion chrétienne, qui jouent un rôle central dans la série : les allusions visuelles à la croix et la crucifixion sont fréquentes, ainsi que l'évocation de la Lance de Longinus ou des manuscrits de la mer Morte, des rois mages, la référence à Adam et Lilith ; de la même façon, les noms des Anges sont tous tirés de l'Ancien Testament.
Je suis alors face à un problème : les versions d'EVA étant étalées sur 20 ans, certaines sont inéluctablement d'une qualité moindre. De quelle version vous parler ?
Et bien mon choix se portera sur la dernière version en date appelée "Rebuild of Evangelion " qui est une quadrilogie de films (dont trois sont sortis à ce jour), offrant un scénario différent de la version originale (comme d'habitude) et bénéficiant des dernières techniques d'animation japonaises. Pour cet version, Hideaki Anno nous montre ce qui se fait de mieux, c'est à mon avis le film d'animation le plus travaillé et le mieux réalisé que j'ai vu et pourtant j'en ai vu pas mal !