Alors, on passe l’été devant le mondial cette année…
L’été est là et les festivals aussi pour notre plus grande joie. Sauf que ceux qui font les festivals ne sont pas contents et ce depuis fort longtemps. Cela devient un marronnier. Combien de festivals annulés chez vous? Combien de représentations théâtrales ou autres se sont vues déprogrammées ?
- Le Printemps des Comédiens à Montpellier
- Rio Loco, festival perturbé à Toulouse
- 8 théâtres en grève à Toulouse
- Flamenco à La Villette , festival en partie annulé à Paris
- Les Eurockéennes, festival menacé d’être perturbé à Belfort
- Les Vieilles Charrues, menacé aussi à Carhaix, dans le Centre Finistère
- Garorock, festival menacé à Marmande
- Fesival d’Anjou, la première a été anulée à Angers
- L’Opéra Bastille, touché aussi à Paris
- Le festival d’Avignon en grève probablement
- Et même Plus belle la vie, là ils vont trop loin…
Pourquoi devrait-on écouter les intermittents ?
La colère gronde, même quand les intermittents n’ont pas cessé le travail, ils ont affiché leur mécontentement avec des banderoles tendues ou à l’entrée des scènes, ou dans les défilés. Leur message a-t-il été compris de tout le monde ? Je ne pense pas, en tout cas je n’ai pas eu cette impression et j’ai trouvé à l’occasion le soutien des artistes reconnus, des musieciens et de la foule très mou. Pourtant, ce que réclament les intermittents n’est ni plus ni moins ce que n’importe quel autre salarié à le droit d’exiger de son patron. Et pourtant il y a un discours ambiant qui dit que les intermittents sont des privilégiés, qu’ils n’ont aucune légitimité pour réclamer une convention chômage particulière, que l’intermittence ce sont eux qui l’ont choisi et donc que leur précarité c’est leur affaire et non celle de l’état… Chacun sa pomme !
Qui sont les intermittents ?
Ces saltimbanques ou prolos du spectacle, sont ni plus ni moins que des travailleurs dans le secteur de la culture, ils sont ingénieurs du son, cadreurs, monteurs, maquilleurs, … des techniciens du spectacle. Vous savez, des gens qui travaillent un mois dans l’année et qui ensuite vivent aux crochets de la société… Mais sans eux pas de culture, pas de cinéma, pas de théâtre, pas de concert, pas de radio, pas de télé…Ils sont ainsi 110000 intermittents du spectacle à trimer pour nous faire du bien. Ils ne représentent que 3.50% des bénéficiaires de l’allocation chômage, ce qui représente seulement 3.40% des dépenses de l’UNEDIC. Quand on sait les milliards d’euros que génère la culture en France ça fait rêver :
La culture contribue au PIB de la France 2 fois plus que le secteur des télécoms, 4 fois plus que l’industrie de la chimie et 7 fois plus que l’automobile…
Quel soutien pour les intermittents et les précaires ?
Ils ne sont pas très nombreux les soutiens aux intermittents. J’apprends qu’ils sont seulement 150 cinéastes et comédiens à afficher leur soutien : Nicolas Philibert, Jean-Pierre Darroussin, Robert Guédiguian, Michel Hazavanicius, Christophe Honoré, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch, Yolande Moreau, Bruno Podalydès. C’est quand même très peu, combien de vedettes ont ainsi une vie confortable, grâce à ses ouvriers du spectacle ? Mais où sont les autres ? Si tous les intermittents s’arrêtaient de travailler ça ferait une sacrée pagaille. Vous imaginez, plus de radio, plus de télé, plus de spectacle, plus de cinéma, plus de …
Ces fainéants de saltimbanques
Malgré leur colère, les intermittents continuent de faire leur boulot, à l’exemple de l’accueil réservé à Madame la Ministre Filippetti. En effet une trentaine d’artistes se sont déshabillés devant la Ministre. Une performance qui veut bien dire ce qu’elle montre : les intermittents sont déjà à poil, un peu plus et ils sont à la rue. J’aime aussi la petite parodie d’une certaine compagnie d’assurance :
AngryMum est de tout cœur avec les intermittents
Non seulement, ils sont loin d’être irresponsables, voyez le Rio Loco à Toulouse. Annulation des spectacles ou gratuité pour tous. Les intermittents ont choisi. Alors, qu’on nous fasse le coup de la prise d’otages une fois de plus. Qu’ils le gardent pour les salariés de la SNCF… On sait qu’ils le feront ! On voit bien que nous sommes tous en train de devenir des intermittents si ce n’est pas du spectacle c’est dans tous les autres secteurs, nos contrats de travail quand nous en avons ne nous protègent plus. Nous sommes dans une société de l’interchangeable. Les intermittents sont à l’image de ce que redevient le monde du travail : le grand retour des contrats à la tâche !
Quand on cesse d’innover socialement, on régresse, la preuve : Laissez la Fifa organiser nos festivals, vous verrez !
Un article Angry MumEt pour le MEDEF aussi : #rienàfoot !