Un tournant du western
Au Mexique, des soldats et des mercenaires de la guerre de Sécession viennent vendre leurs services au plus offrant. Deux aventuriers vont décider de travailler pour l’empereur Maximilien. Chargés d’escorter un carrosse, qu’ils découvriront rempli d’or ; ils vont décider de s’en emparer. Et l’appât du gain va avoir raison des plus belles histoires d’amitié et même d’amour.Ce western est le trait d’union entre classicisme et modernisme. En effet, les deux personnages sont effrontés et insolents et tranche férocement avec l’image véhiculé jusqu’ici du cow boy vertueux et propre sur lui. Ici le cynisme prime et tout est corrompu ; l’amour, la loyauté ou l’amitié. Cupidité, égoïsme et amoralité caractérisent tous les personnages. De fait, ce western annonce déjà les westerns spaghettis tournés 10 ans plus tard. C’est aussi le triomphe des gueules mal rasées et des tenues débraillées ; la mort du mythe du cow boy Marlboro. Pour preuve que le cinéma de Leone n’est pas loin ; ici, Bronson est le joueur d’harmonica. Ce nihilisme du sujet et des personnages créent donc aussi l’effet comique que l’on retrouve dans les westerns spaghettis. La paire de comédiens fait beaucoup aussi à la réussite du film : Burt Lancaster est magistrale avec son sourire carnassier ultra bright et Gary Cooper accepte de se mettre en difficulté en rompant avec son image de « bon gars ». Ce film est aussi bien enlevé avec de multiples rebondissements dont un final dense. Le seul bémol est que ce film a tout de même vieilli. C’est pourquoi, au milieu du gué, ma préférence va vers le produit abouti : le vrai western spaghetti à la Sergio Leone. Ce film pose les bases mais a le cul entre deux chaises.A voir pour les cinéphiles curieux de l’évolution du genre
Sorti en 1955