L'opinion publique française se détourne de l'écologie: jamais, nous n'avons été aussi convaincu de la réalité des problèmes écologiques, mais nous pensons que cela coûte cher, que notre pays, avec la crise, n'a pas les moyens de mettre en oeuvre les transitions nécessaires.
L'écologie, un luxe que ne peut pas s'offrir un pays en crise? Pourtant, le dernier numéro de juin de l'excellente revue Alternatives économiques démontre le contraire!
Ainsi, nous pensons tous que les énergies renouvelables sont trop coûteuses. Or, les courbes sont en train de s'inverser. Ainsi, en Allemagne, le photovoltaique a des coûts de production qui oscillent entre 0,14 et 0,08 euros par kWh, l'éolien terrestre entre 0,10 et 0,04 euros par kWh. Le gaz est lui entre 0,08 et 0,1, mais les tensions autour du gaz russe incitent à limiter notre dépendance. Le charbon à est 0,04, mais on connaît les dégagements de CO2 et de particules que son exploitation entraîne. Le nucléaire est à 0,06 mais on sait que ce coût n'inclue pas les coûts futurs du stockage des déchets et du démentélement des centrales dont on ne sait pas encore qui va les payer: les futurs consommateurs ou les contribuables?
Le contraste est donc patent entre, d'une part, des énergies renouvelables, dont les coûts de production ne cessent de baisser, et dont les marges d'amélioration de productivité sont réelles et, d'autre part, des anciennes énergies dont les coûts ne pourront qu'augmenter. Mais à cette lucidité envers l'avenir, il faut maintenant ajouter la fin d'une idée reçue: dès à présent, les nouvelles énergies sont compétitives. Continuer à investir dans le gaz ou le nucléaire se révèle un suicide économique programmé.
Le cabinet McKinsey ne dit pas autre chose dans une note qui présente le solaire comme une innovation amenée à modifier profondément le marché des fournisseurs d'énergie. Dès 2020, cette technologie sera plus compétitive que le gaz, le charbon ou le nucléaire.
Dans ce numéro d'Alternatives Economique, on y apprend aussi que le Vélib est un succès mondial: 600 villes, dans 52 pays, pour un total de 600 000 unités.
On y découvre surtout un nouveau rapport de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) qui affirme que la transition énergétique rapportera davantage qu'elle ne coûtera, à condition de ne pas différer les efforts nécessaires. Pour cela, il faut des mesures politiques fortes et concertées.
Comment mettre en place des mesures fortes et efficaces? C'est le sujet de ce site et du livre en préparation.