En synthèse, dès la première génération issue de ces moustiques modifiés, le nombre de moustiques femelles, pouvant transmettre le paludisme, chuterait à moins de 10% (vs 50%) –Voir schéma ci-contre. Mais les chercheurs de l’Imperial College de Londres, de l’Université de Pérouse en Italie et du Centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson (US) notent que de précédentes tentatives d’introduction de moustiques modifiés ont échoué, en raison de la très grande résistance des moustiques sauvages.
Car à ce stade, il s’agit d’une étude en laboratoire cherchant à contrôler le nombre e moustiques femelles, en augmentant, dans la descendance, la proportion de descendants mâles.Ici, les chercheurs ont modifié génétiquement des moustiques Anopheles gambiae en utilisant une enzyme de synthèse, qui endommage le chromosome X chez les mâles, sans affecter Y de manière à ne pas entraîner une descendance stérile. Ils obtiennent, à partir de ces moustiques modifiés une progéniture à 95% mâle, présentant à 50% la même enzyme les contraignant également à une descendance mâle.
5 expériences en cage, qui ont ensuite testé « l’affrontement » entre les moustiques sauvages et les moustiques modifiés, 3 fois plus nombreux, montrent l’élimination, au bout de 6 générations, de tous les moustiques sauvages.
Les chercheurs concluent que leurs moustiques génétiquement modifiés constituent une première preuve de ce concept de lutte antivectorielle génétique. Reste les vérifications essentielles à opérer avant de libérer dans l’environnement, ce type d’espèce génétiquement modifiée.
Source: Nature Communications June 10 2014 doi:10.1038/ncomms4977 A synthetic sex ratio distortion system for the control of the human malaria mosquito