Des souris et des hommes - 8/10

Un film de Gary Sinise (USA) avec Gary Sinise, John Malkovich, Alexis Arquette, Casey Siemaszko, Sherilyn Fenn

Intense et bouleversant.

L'histoire : Etats-Unis, années 30. George a pris sous son aile depuis l'enfance Lennie, déficient mental, environ cinq ans dans sa tête. Ils parcourent le pays pour trouver du travail, de ferme en ferme. Car Lennie, sans le vouloir et sans méchanceté, provoque bien des catastrophes et le duo se fait généralement virer... Ils rêvent pourtant tous deux d'avoir un jour une maison à eux, où plus personne ne pourra les déloger, où Lennie pourra vivre tranquille, dans son petit monde à lui. Les deux hommes arrivent au ranch Tyler. Le patron est bourru, son fils tyrannique, sa belle-fille allumeuse, mais l'équipe d'ouvriers est sympa et les deux nouveaux s'intègrent bien. La vie va peut-être enfin leur sourire...

Mon avis : Je ne connaissais pas le roman de Steinbeck, mais voilà qui donne vraiment envie de s'y plonger... C'est une histoire terrible (la fin va ma hanter longtemps je crois), une tragédie qui en dit long sur l'humanité, sur les hommes de bien, sur les hommes de peu, sur les faibles et les forts, sur les courageux et les lâches, sur le bien et le mal et le sens qu'on donne donne à ces concepts.

Les souris font référence à celles que Lennie s'obstinent à mettre dans ses poches, parce qu'ils adorent caresser les animaux. Mais vu sa force, il les tue en serrant trop fort, comme un gosse... Au-delà de ça on comprend le message de l'auteur : les souris, ce sont tous ces êtres fragiles, d'une façon ou d'une autre, toujours à la merci des plus costauds, des plus retors, des plus durs.

Le tandem Sinise / Malkovich est magnifique, inoubliable. Malkovich livre une interprétation remarquable, la plus belle de son répertoire selon moi (mais je n'ai pas tout vu) ; on dirait un enfant de cinq ans, vraiment, dans son parler, dans les expressions du visage, dans ses colères, ses émotions... c'est renversant.

Je ne savais pas que Sinise était réalisateur. C'est son deuxième film ; il n'en a pas fait d'autre depuis. Quel dommage ! Voilà un cinéaste éclairé, émouvant, intelligent, subtil, avec un grand sens de l'esthétique.

Un bijou.