VerticalesJe marche, mes pas sont ancrés dans le sol, mouvement régulier et souple. Aucun but précis, juste une promenade aléatoire, un glissement horizontal.Autour de moi, devant, derrière, sur les côtés, des verticales me narguent et m’appellent. Que veulent-elles ? Me faire quitter mon errance terrestre ? A l’instar des haricots magiques, sont-elles un appel à un Jack caché en moi ? Y a-t-il tout là-haut des géants qui m’attendent ?Là c’est un arbre qui se fait éventail. Fait-il le paon ? Est-ce une parade nuptiale ? Je m’arrête, regarde à droite et à gauche, je suis seul. Personne d’autre que moi. Veut-il vraiment me séduire ?Un peu plus loin – mais suis-je réellement le même jour, dans le même lieu ? –, c’est un oiseau de métal qui s’est perché tout en haut pour m’attendre. Sachant que l’approche sera longue, que la chaleur est intense et que le soleil est au zénith, prudent, il s’est glissé sous un parasol.Voilà ici un prince. Pour me charmer, il s’est paré d’une grande écharpe multicolore. Il se garde bien de baisser le regard, mais je le sais et le sens attentif à ma présence et à chacun de mes mouvements.Enfin, un escalier. Quoi de plus simple et de plus naturel pour monter ? Mais n’est-ce pas justement là où se situe le piège, dans cette facilité proposée, cette invite si commode à saisir ? (Rêverie thaïe et indienne)