16 types de crises et un modèle mathématique qui décrit leur survenue, leur déroulement et leur récidive, une classification et un algorithme qui se vérifient chez la mouche comme chez l’homme, c’est le résultat aux implications cliniques majeures, des travaux d’une équipe de l’Inserm (l’Institut de Neurosciences des Systèmes-INS). Des données, présentées dans la revue Brain, non seulement précieuses pour les cliniciens pour le traitement de ces crises mais également pour le développement de nouveaux médicaments.
-Une classification des crises en 16 types distincts: Les chercheurs sont partis de l’analyse mathématique de la dynamique de la crise pour établir leur taxonomie, soit 16 types distincts de crises. Pour le type de crise le plus fréquent, ils disent même avoir développé un modèle générique appelé « Epileptor ».
-Une modélisation mathématique de l’incidence et du déroulement des crises : Les auteurs suggèrent que seules 5 variables, qui vont venir alimenter le modèle mathématique, vont permettre de qualifier l’apparition, le déroulement, la fin de la crise ainsi que sa récidive. 2 des 5 variables conditionneraient d’arrivée de la crise, 2 sa forme, son déroulement et sa sévérité et 1 sa durée et le délai entre ses récurrences. Les chercheurs confirment ces prévisions in vitro sur des hippocampes de souris, mais aussi sur le poisson-zèbre et chez l’Homme. Ils identifient plusieurs paramètres biophysiques pouvant influer sur les 5 variables « de base », concluant à l’existence de mécanismes biophysiques multiples pouvant favoriser la survenue de crises.
Mais les chercheurs rappellent aussi 2 notions importantes :
· L’activité de crise existe à l’état latent dans le cerveau de chacun d’entre nous. Tout le monde peut faire une crise, même si, chez certains la probabilité est extrêmement faible. Ainsi les activités cérébrales normales et les « décharges ictales » coexistent dans tout cerveau.
· La notion de « seuil épileptogène » que les chercheurs décrivent comme une « zone interdite entourée d’une très haute barrière » qui sépare l’état normal de l’état épileptique. Cette zone interdite peut être pénétrée à de multiples endroits, c’est ce que démontrent in vitro les chercheurs, sur des hippocampes de souris soumis à des charges électriques, au-delà du seuil donc entraînant des crises. Chez le patient épileptique, « la barrière s’est effritée », chez l’enfant la barrière n’est pas encore suffisamment formée. Ce seuil épileptogène est très variable selon les sujets, le seuil diminuant avec l’âge.
Des rappels qui participent à « dé-diabolisent » les crises et la maladie.
A partir de là, l’enjeu reste de pouvoir édicter des règles universelles simples qui vont contribuer à prédire les facteurs de survenue ou de récidive des crises, afin d’organiser au mieux de manière préventive, les périodes de transition.
Source: Brain June 11, 2014 doi: 10.1093/brain/awu133 On the nature of seizure dynamics et Inserm La crise d’épilepsie : une activité primitive du cerveau dont les mécanismes sont conservés à travers les espèces
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