Le 2 juin 2014 est un jour à marquer d’une pierre blanche pour toutes les familles monoparentales : sur l’initiative de la journaliste et écrivaine Christine Kelly, une quinzaine d’entreprises ont signé une charte sur la monoparentalité, s’engageant ainsi à donner un coup de pouce aux pères et aux mères élevant seuls leurs enfants.
La monoparentalité : une situation difficile et de plus en plus répandue
Les chiffres de la monoparentalité dessinent une image plutôt sombre. Frappées de plein fouet par la crise, les familles monoparentales sont les premières victimes de la pauvreté et du surendettement. Cette situation, qui touche une famille sur cinq et une famille sur deux à Paris, concerne en majorité des femmes, puisque 85% des chefs de familles monoparentales sont des mères, mais aussi des hommes. La monoparentalité a évidemment de lourdes conséquences sur la vie privée des parents, mais aussi sur leur vie professionnelle : problèmes d’horaires, de garde d’enfants, et recrutement difficile.
Depuis plusieurs années, Christine Kelly, journaliste, écrivain et membre du conseil supérieur de l’audiovisuel, se bat pour que la monoparentalité soit reconnue par les entreprises et soit prise en compte par les politiques de l’emploi. Son constat, c’est que la monoparentalité est un frein à l’emploi et bloque souvent l’évolution des carrières des pères et mères isolés. Kelly a commencé par fonder K Urgences, une fondation dédiée à la monoparentalité, avant de se lancer dans l’aventure de la charte. Lorsque, le 2 juin dernier, une quinzaine d’entreprises, dont des grands noms come L’Oréal, LCL, Ikéa, GDF Suez ou encore Système U, signent sa charte, c’est une petite victoire pour elle et un beau cadeau de fête de mères… et aussi de fête des pères, que l’on célèbrera le 15 juin.
La Charte lancée par Christine Kelly est composée de cinq points. Les entreprises signataires s’engagent ainsi à être attentives aux salariés en situation de monoparentalité, et à aménager temps et conditions de travail selon leurs besoins. L’accès aux mêmes opportunités professionnelles que les salariés ayant un conjoint, l’aide pour la garde d’enfants et l’évaluation des actions mises en œuvre dans le cadre de la charte sont les trois autres points sur lesquels les entreprises doivent travailler pour améliorer la vie professionnelle et quotidienne des pères et mères monoparentaux.
Si cette charte est un pas dans la bonne direction, elle a un défaut de taille : elle est seulement incitative, et ne contraint en aucun cas les entreprises signataires à la respecter. Sa portée est donc toute symbolique : elle vise à attirer l’attention du public et des entreprises sur les situations souvent difficiles des parents isolés. Si vous êtes père ou mère monoparentale, ne vous attendez donc pas à des changements immédiats. A vous d’ouvrir le dialogue avec votre manager ou votre patron afin de concilier le plus harmonieusement possible vos vies professionnelle et personnelle.
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